Adama SENE (Saint-Louis) Teranganews
Difficile de passer une semaine sans que de violents heurts entre pasteurs et producteurs ne soient signalés dans le Sénégal. Le dernier événement malheureux en date est survenu la semaine dernière dans le département de Dagana où un éleveur a perdu la vie après de violents affrontements entre éleveurs-peuls et agriculteurs. Ainsi pour éviter de pareils conflits et instaurer une paix sociale entre les deux entités, des producteurs sous la houlette du mouvement « la Patrie aide la Patrie » (PaPa) ont initié une expérience inédite de culture fourragère au village de Pomme dans la commune de Mbane.
Des bonnes semences pour la culture fourragère, des espaces de pâturage avec la culture de niébé, des parcours de bétail, telles sont les quelques doléances formulées par les responsables de PaPa pour mettre fin à la divagation des animaux, très souvent source de conflits entre éleveurs et agriculteurs du Walo. Ces derniers plaident pour que leur expérience fasse tache d’huile pour parer aux situations conflictuelles quotidiennes entre éleveurs et agriculteurs avec le niébé qui a un double rôle alimentaire pour les populations et pour le bétail.
A en croire le président du mouvement, grâce à cette initiative, la zone de Mbane n’a plus enregistré de heurts pour des problèmes de divagation d’animaux. « Si cette initiative est soutenue par les autorités, les conflits entre les pasteurs et les producteurs diminueront drastiquement dans tout le Sénégal. Avec la culture fourragère du niébé, les animaux auront leurs propres champs pour se nourrir et les agriculteurs mèneront tranquillement leurs activités sans risques de divagation du bétail » a signalé Aldiouma Bah. Ajoutant que pour qu’un pays se développe, il faut qu’il ait une paix sociale durable et stable. « Il faut multiplier ces expériences et créer des espaces de pâturage, sinon les conflits continueront avec des morts d’hommes et des blessés graves.
Il n’y aura jamais de paix et les relations resteront tendues entre éleveurs et agriculteurs. Alors que les deux entités ne peuvent se séparer puisque partageant le même terrain depuis des siècles. Ainsi pour préserver la paix, on s’est mis dans la culture fourragère pour montrer la voie à suivre et l’étendre dans tout le pays » a-t-il poursuivi. Mais pour y arriver il faut des mesures d’accompagnement notamment dans les aménagements (aires de pâturage, canalisation de l’eau, semences, etc) pour faire du Sénégal un havre de paix social, a déclaré M. Bah.
Des manquements qui prouvent que tout n’est pas rose dans l’entreprise et de nombreux obstacles sont rencontrés dans le déroulement du projet. Raison pour laquelle, le mouvement « la Patrie aide la Patrie » (PaPa), s’est engagée à rencontrer l’Etat et les décideurs pour les sensibiliser sur le bien-fondé de leur démarche.
« PaPa préconise une méthode pour prévenir les conflits en portant un plaidoyer à partir du village de Pomme dans la commune de Mbane pour plus de matériels agricoles, de canalisations, de puissantes motopompes et de bonnes semences fourragères pour augmenter les surfaces d’exploitation » a signalé Ousseynou Diallo, chef du village de Pomme.