De Amédine FAYE, correspondant Teranganews à Tambacounda
Ils ont suivi avec beaucoup d’intérêt la rencontre du Conseil académique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar(Ucad), le mercredi 8 novembre 2023. Mais à la fin, grande est leur déception.
« Ces mesures ont été accueillies avec beaucoup de détresse et de désarroi. La désolation est manifeste chez tous les étudiants », confie Younoussa Gano, président d’Action citoyenne pour un Tamba émergent(Acte).
La poursuite en ligne des activités pédagogiques (2022-2023) est l’une des deux mesures prises par ledit conseil.
Cela intervient cinq mois après le saccage de l’édifice du savoir juste après à la condamnation d’Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet Beauty. Les autorités universitaires avaient décidé à l’époque de la fermeture du campus.
Aujourd’hui, cette nouvelle mesure ne fait que prolonger la fermeture de l’Ucad. Une décision à laquelle est rétive Acte qui estime qu’elle n’a plus sa raison d’être.
« Personnellement, je pense que les autorités vont revenir à la raison pour tout simplement prendre la bonne décision. Et la bonne décision, ce serait d’ouvrir l’université pour ne pas [sacrifier] l’avenir de presque 95.000 étudiants », reste optimiste Younoussa Gano, étudiant en master 2 à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad.
Par ailleurs, il soutient que la non-ouverture de leur université n’est pas sans conséquence.
« On constate aussi que beaucoup d’étudiants sont en train d’abandonner[les études]. D’aucuns font le choix de prendre la mer pour une émigration irrégulière. Et c’est ce qui est regrettable dans un pays qui se dit en voie de développement », alerte-t-il.
Sur la question relative à la tenue des cours à distance, Acte salue cette option non sans affirmer qu’il y a un préalable à respecter.
« La situation précaire de certains étudiants ne leur facilite pas l’acquisition de tous les moyens nécessaires pour suivre ces cours en ligne. Donc c’est ce qui fait défaut. Je pense que le Sénégal devrait débloquer les moyens pour qu’on puisse harmoniser les enseignements en présentiel et en distanciel comme cela se fait dans les universités du monde », suggère le président d’Acte.
En ce moment, tout ce que souhaitent M. Gano et ses camarades c’est la reprise en présentiel des enseignements « dans les meilleurs délais ».
Fondée en 2019, Acte est un mouvement estudiantin qui regroupe au moins 250 étudiants et « œuvre pour renforcer la solidarité, la cohésion entre les étudiants ressortissants de Tamba à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, plus précisément et partout dans les universités du Sénégal ».