Les chiffres font froid dans le dos. Selon le dernier rapport trimestriel de Minusma sur la situation au Mali, les violences contre les civils ont haussé de 25% en trois mois. De même, le nombre de personnes tuée a haussé de 49% par rapport au mois précèdent. Les cercles du centre du Mali demeurent l’épicentre des violences dans le pays.
Le rapport révèle aussi des exactions qui seraient commises par les forces armées maliennes et les forces internationales, notamment la force conjointe du G5 Sahel.
La note des enquêteurs de la division des droits de l’homme de la Minusma met l’accent sur la multiplication des foyers de tensions dans le pays avec désormais le sud, avec des localités comme Koutiala, Sikasso ainsi que le long de la frontière avec le Burkina Faso qui sont sous la menace des groupes terroristes. Au moins 527 personnes ont été tuées, blessées, enlevées ou portées disparues. Des violences qui seraient causées par les groupes terroristes, le GSIM lié à Aqmi ou la branche sahélienne du groupe Etat islamique dans la majorité des cas.
Selon Drissa Traoré, coordinateur national du projet conjoint association malienne des droits de l’homme (AMDH) et fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), » Il faut reconnaitre que ce travail de la division des droits de l’homme de la Minusma est important. Car aujourd’hui, rares sont les acteurs qui ont accès à un certain nombre de terrains pour pouvoir documenter ces violations graves des droits de l’homme. Si ces violations sont sous documentées et ne sont pas du tout documentées, il y a une forte chance que les victimes soient oubliées. Déjà même avec la documentation de ces violations, il y a moins d’actions judiciaires qui vont dans le sens de lutter contre l’impunité ».