Adama SENE, correspondant de Téranga News à Saint-Louis.
La campagne électorale de l’élection présidentielle bat son plein et le dernier virage est amorcé par les différents états-majors. Dans la capitale du nord, si cette ambiance de campagne est profitable à certaines professions, elle n’est pas sans désagréments pour d’autres.
Assise sur une natte à l’entrée d’un bâtiment de couleur jaune, Aby Loum est très connue dans le quartier de Pikine. Femme de développement et très affairée dans les mouvements de femmes, d’ailleurs à côté de son commerce de produits agricoles, elle s’active également dans la location de chaises et de bâches. A l’en croire, en cette période de campagne électorale, les affaires marchent bien. « Je me frotte les mains et rends grâce à Dieu. Depuis le démarrage de la campagne, rares sont les jours où mes centaines de chaises et de tentes ne sont pas louées par les politiciens. Quotidiennement je peux me retrouver avec 60.000 FCFA, si toutes les chaises et les tentes sont prises en location » a soutenu mère Louma. Une campagne qui est faste pour les locataires de chaises pour l’organisation des meetings et autres rassemblements politiques. Cependant, ils sont souvent victimes de « dribles » de la part des clients. « Certes nous faisons de bonnes affaires, mais nous subissons des pertes matérielles de la part des organisateurs d’activités religieuses et politiques surtout. Pour mon cas, je dispose de plus de 500 chaises plastiques et de cinq tentes que je loue. Parfois en retournant le matériel loué, les organisateurs dissimulent dans les piles des chaises détériorées, des tubes cassés, sans les signaler pour éviter le remboursement. Car il est difficile de vérifier des piles de plusieurs centaines de chaises matin et soir. Et cette triche est le principal problème de tout locataire de chaises et de bâches » a-t-elle dénoncé. D’autres catégories qui tirent leurs épingles du jeu en cette période électorale, ce sont les locataires de sonorisations et les batteurs de tam-tams. Pour certains animateurs et batteurs de la place, ils sont bousculés pour la dernière semaine. « J’ai un engagement avec un leader de la mouvance présidentielle. Je le suis partout dans ses caravanes en faisant office de DJ, en sonorisant ses meetings de quartiers et autres activités politiques. Pour la campagne je ne me plains pas, les affaires marchent à merveille. Vraiment je gagne bien mes journées » a signalé DJ Momo.
Si ces catégories socio-professionnelles s’en sortent, d’autres par contre s’offusquent et fustigent les nombreux désagréments qui leur sont posés par la campagne électorale. C’est le cas des chauffeurs de taxis urbains. « Les caravanes des différentes coalitions des leaders locaux nous indisposent dans la circulation. Elles sont partout dans la ville et roulent à pas de caméléons avec une indiscipline notoire. Depuis le début de la campagne, nous peinons à rassembler nos versements quotidiens à cause des politiciens, vivement que la campagne se termine pour qu’on retrouve une circulation fluide » a prié le taximan, Modou Gueye.