Face à l’urgence climatique et aux limites du transport routier, plusieurs pays africains réinvestissent massivement dans le rail. L’Égypte, le Maroc et le Cameroun font figure de pionniers en adoptant chacun une approche adaptée à leurs priorités nationales, mais guidée par un objectif commun : moderniser la logistique et réduire l’empreinte carbone.
Le Cameroun mise sur les corridors
À Yaoundé, les autorités renforcent la complémentarité rail-route, notamment sur le corridor Douala–N’Djamena. Les travaux de modernisation des lignes et infrastructures ferroviaires, combinés à des améliorations routières, ont déjà permis de réduire le coût du fret et d’améliorer les temps de trajet.
L’Égypte investit dans la sécurité et la capacité
Le Caire, de son côté, a lancé de vastes projets, dont le programme RISE (Railway Improvement and Safety for Egypt). Objectif : moderniser le corridor Alexandrie–Nag Hammadi et améliorer la desserte Le Caire–Alexandrie. Le pays entend ainsi accroître la capacité de transport tout en réduisant le nombre d’accidents et en facilitant l’accès de millions de passagers au rail.
Le Maroc développe un modèle intégré
Au Maroc, la stratégie combine grande vitesse, mobilité urbaine et industrialisation locale. La future ligne à grande vitesse Kenitra–Marrakech et les projets de trains métropolitains autour de Casablanca illustrent cette ambition. Un partenariat avec Hyundai Rotem prévoit en outre l’assemblage local de trains, générant des milliers d’emplois et favorisant le transfert de technologies.
Un levier écologique et économique
Au-delà des bénéfices logistiques, ces projets répondent à un impératif écologique. Un train de fret peut remplacer plusieurs dizaines de camions, réduisant ainsi les émissions et la dépendance aux énergies fossiles. Mais l’ampleur des investissements reste considérable, nécessitant l’appui de bailleurs internationaux comme la Banque mondiale, l’AFD ou la JICA. Selon le journal le 360 Afrique, en misant sur le rail, ces trois pays entendent conjuguer compétitivité économique et durabilité. Leur pari : transformer une contrainte climatique en opportunité de développement.
Genèse MOUKAHA