Le 30 septembre 2022, le Burkina Faso basculait à nouveau dans une transition militaire. En renversant le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré, alors âgé de 34 ans, devenait le plus jeune chef d’État de l’histoire du pays. Trois ans plus tard, l’heure est au bilan.
Des promesses ambitieuses
En prenant le pouvoir, le nouvel homme fort de Ouagadougou promettait de rétablir la sécurité et de vaincre la menace djihadiste en quelques mois. Mais le temps a montré la difficulté de cette mission. Malgré des efforts notables, les violences terroristes restent persistantes.
Dans un discours prononcé le 28 septembre dernier, Ibrahim Traoré a reconnu que les conditions de départ étaient loin d’être favorables : manque d’armement, insuffisance de munitions et effectifs réduits.
Renforcement militaire mais insécurité persistante
Le pouvoir a néanmoins procédé à une augmentation des effectifs militaires et élargi le recrutement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Toutefois, selon l’ONG ACLED, le niveau des attaques terroristes reste quasiment inchangé depuis 2021, confirmant la persistance de la menace.
Africa News souligne qu’au-delà du front militaire, les conséquences humanitaires demeurent préoccupantes. Les violences ont provoqué un déplacement massif des populations. Les chiffres de l’ONU révèlent un bond spectaculaire : moins de 50 000 déplacés en janvier 2019 contre environ 2 millions en mars 2023.
Si la junte revendique quelques avancées, la population, elle, reste confrontée à une insécurité endémique et à une crise humanitaire sans précédent. Trois ans après son arrivée au pouvoir, Ibrahim Traoré doit encore démontrer sa capacité à transformer ses promesses en résultats concrets.
Genèse MOUKAHA