Incarcéré depuis le 16 mai dernier, l’opposant tchadien Succès Masra a décidé de mettre fin à sa grève de la faim. Affaibli physiquement, mais toujours ferme dans ses convictions, l’ancien Premier ministre a suivi l’avis de son médecin, qui a recommandé l’arrêt du jeûne pour des raisons de santé.
Ses avocats ont annoncé la nouvelle dans un communiqué publié lundi soir, précisant que leur client reste déterminé malgré la détérioration de son état. Le médecin personnel de Masra, autorisé à le consulter en détention, a insisté sur la nécessité de reprendre les soins médicaux urgents.
Quelques jours plus tôt, à N’Djamena, des militantes de son parti politique, Les Transformateurs, avaient manifesté de manière symbolique, en sous-vêtements, pour dénoncer son arrestation et alerter l’opinion publique sur son état de santé.
Succès Masra est poursuivi pour de graves chefs d’accusation : incitation à la haine, complicité d’assassinat, constitution de bandes armées, incendie volontaire et profanation de sépultures. Ces accusations font suite aux violences survenues le 14 mai dans le sud du pays, à Mandakao, où plus de 40 personnes ont été tuées. Le pouvoir lui reproche des propos qui auraient enflammé la situation.
Originaire du sud du Tchad, une région souvent marginalisée sur le plan politique, Masra conserve un fort soutien populaire, notamment parmi les populations chrétiennes et animistes. Son incarcération, dans un climat politique tendu, continue de susciter des réactions au sein de l’opinion nationale et internationale.
Genèse MOUKAHA