Au Kenya, la contestation contre le président William Ruto ne faiblit pas. À Nairobi, des manifestants ont défilé en brandissant des pancartes appelant à sa démission, estimant que son mandat a déjà assez duré malgré qu’il n’en soit qu’à sa troisième année. Pour beaucoup, il est désormais impensable qu’il puisse briguer un second mandat en 2027.
Cette colère populaire s’explique en grande partie par les nouvelles taxes imposées par le gouvernement, perçues comme un reniement des promesses faites aux plus modestes. Élu sur un discours de proximité avec les classes populaires, Ruto est désormais accusé de les avoir trahies. Ces mesures fiscales ont accentué le mécontentement dans un contexte économique déjà difficile.
Les tensions actuelles prolongent celles de 2024, lorsque des manifestations avaient dégénéré en affrontements meurtriers, notamment lors de l’attaque du Parlement, qui avait fait plusieurs morts. La récente mort d’un blogueur en détention a ravivé la colère, renforçant l’image d’un pouvoir répressif qui n’accepte aucune critique.
Des voix citoyennes s’élèvent avec force, comme celle d’une enseignante au chômage dénonçant les intimidations, ou d’un étudiant appelant à devenir « le changement » que la jeunesse souhaite. Pour ces manifestants, le rêve d’un “Kenya des hustlers” s’est transformé en désillusion, et seule une rupture avec le système actuel semble encore offrir de l’espoir.
Genèse MOUKAHA