C’était chaude hier mercredi à Pikine banlieue de Dakar. Des jeunes très en colère suite à la mort d’un de leurs camarades S. M. Diop qui a rendu l’âme à l’hôpital à la suite d’une intervention musclée des policiers pour démanteler un gang, ont pris pour cible la Brigade de la Police de Pikine, un bus de Dakar Dem Dikk et un autre véhicule complétement réduits en cendres. Les policiers ont répliqué à coups de grenades lacrymogènes pour disperser la foule en colère qui accuse la Brigade de Police de Pikine d’être à l’origine de la mort du jeune trentenaire.
Les manifestants ont posé des barricades et brûlé des pneus dans certaines grandes artères de Pikine. L’un d’eux a débarqué au commissariat de la localité armé d’un coupe-coupe et réclamant la tête d’un agent qu’il soupçonne de faire partie des bourreaux de la victime. Il a été neutralisé et incarcéré.
La victime qui a succombé à ses blessures subies ce mercredi lors d’une intervention musclées de la police de Pikine dans le QG d’un gang d’agresseurs et de trafiquants de drogue. Il est décédé à l’Hôpital Principal après avoir été tour à tour admis au district sanitaire Baye Talla Diop (ex-Dominique), à l’hôpital Dalal Jàmm et à l’hôpital Idrissa Pouye (ex-CTO).
Ce que révèle le certificat de genre de mort
Seydina Mouhamed Diop, né le 23 juillet 1990 à Pikine, a trouvé la mort le 24 mars 2024. Le certificat médical émis par le médecin-commandant Famara Seck du Service d’anatomie et de cytologie pathologiques révèle les circonstances de sa mort.
Seydina Mouhamed Diop a succombé à des complications métaboliques et hémodynamiques résultant d’un polytraumatisme sévère. Ce dernier comprenait des fractures déplacées des arcs postérieurs de la 4e et de la 9e côte, des contusions pulmonaires ainsi qu’une infiltration hémorragique significative dans la région fessière.
De plus, il a été victime d’un traumatisme du coude gauche, laissant son corps meurtri et affligé de multiples abrasions cutanées. Une autre dimension tragique de cette affaire réside dans le diagnostic préexistant de tuberculose pulmonaire évolutive, exacerbant la complexité de la situation médicale.
Dans son édition de ce jeudi, Les Échos informe qu’il a fallu une intervention musclée des forces de l’ordre pour que le calme revienne. Le journal ajoute que S. M. Diop est un repris de justice. Qu’il «traîne un passé pénal lourd» : «Il a fait l’objet de plusieurs arrestations, suivies d’emprisonnement pour des délits divers, notamment vols avec violence et usage d’armes blanches, détention et trafic de chanvre indien. Dans le passé, il a tué une prostituée et purgé une peine d’emprisonnement de 8 ans. Il a été élargi de prison il y a juste trois moi avec son éternel compagnon, qui a été appréhendé à nouveau dans les locaux de la police de Pikine.»