Le Parlement français a définitivement adopté mardi un projet de loi controversé sur l’immigration, un épilogue victorieux pour la majorité du président Emmanuel Macron mais porteur de lourdes conséquences politiques, le texte ayant été voté grâce au soutien inattendu de l’extrême droite.
Le Rassemblement national de Marine Le Pen et la droite ont voté pour le texte, la gauche contre, chaque groupe faisant le plein de ses voix sauf le groupe communiste où il a manqué une voix. La majorité s’est en revanche divisée avec 20 voix contre et 17 abstentions chez Renaissance, 5 voix contre et 15 abstentions au MoDem, et 2 voix contre chez Horizons.
Avec 349 voix pour, et 186 contre, le texte n’a théoriquement pas eu besoin des voix du RN pour passer, puisque les soutiens du texte (majorité et LR) ont réuni plus de voix sans aide lepéniste (261) que leurs opposants. Ce qui permet à Emmanuel Macron de s’éviter une nouvelle délibération. En revanche, si le RN avait voté contre, le texte aurait échoué. Ce qui, politiquement, revient à conclure que la majorité a bien eu besoin des votes de l’extrême droite, ce dont ne se prive pas la gauche.
Près de 150 Organisations non gouvernementales dénoncent un texte xénophobe, décomplexé abjecte qui viole les droits fondamentaux des étrangers.
Le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a pour sa part dénoncé une « écœurante victoire » acquise grâce aux voix de l’extrême droite. « Sans les 88 voix du RN = 261, soit moins que la majorité absolue (qui était à 265, NDLR) ! (…) Un nouvel axe politique s’est mis en place », a-t-il réagi sur X.