De Youssouf DIMMA, Correspondant de Teranganews à Ziguinchor
Plusieurs journalistes et autres techniciens des médias ont battu le macadam, ce lundi 03 mai 2021, entre la gouvernance et la préfecture de Ziguinchor, soit sur quelques centaines de mètres. Ils arboraient des brassards rouges, portaient aussi des Tee-Shirts rouges sur lesquels il est inscrit : « la presse en danger » ; « ça suffit ! doyna ».
Les professionnels de l’information et de la communication de la région de Ziguinchor ont remis un mémorandum au préfet de Ziguinchor qui a promis « de le transmettre à qui de droit ».
Dans ce document, les manifestants ont mentionné, à l’attention de l’autorité préfectorale que : « vous n’êtes pas sans savoir que l’article 8 de notre Constitution qui est la loi fondamentale garanti les libertés syndicales et le droit des Sénégalais à disposer d’une information plurielle. Aujourd’hui, force est de constater que de réelles menaces pèsent sur cette si enchantée information plurielle, fruit d’une longue lutte menée par d’illustres doyens de la presse nationale. Beaucoup d’acquis se sont envolés. Mais c’est surtout l’absence de perspectives qui s’assombrissent de plus en plus qui inquiète. Cette situation fait de notre pays la risée de tous. »
Pour eux, le constat, le « désarroi d’avoir appris au mois d’avril dernier que le Sénégal, en lieu et place de la 47e place dans le classement de Reporters Sans Frontières en 2019, occupe désormais la 49e place ! Soit un recul de 2 places ! Dans le concert des standards qui caractérisent les régimes démocratiques, nous avons ainsi vu l’image lisse et policée de notre pays, prendre un léger coup de griffe. »
Et de poursuivre : « sans faire dans la Langue de Bois, le Sénégal a reculé parce que la Presse Sénégalaise a fait l’objet de multiples agressions, le plus souvent impunies. La Presse Sénégalaise qui jadis et très récemment encore faisait la fierté de tous, est aujourd’hui Piétinée, Agressée, Menacée, attaquée, trainée dans la boue ! Alors qu’habituellement les quelques violations des droits des journalistes étaient à ranger dans la rubrique d’incidents à l’occasion notamment de déploiement de forces de l’ordre, aujourd’hui les Médias sont victimes d’un système de Guérillas à la sève Fasciste : On Cherche à leur faire peur ou à les faire taire ! »
A titre d’exemple, les marcheurs ont dénoncé ceci, à Ziguinchor, « ici à Ziguinchor Monsieur le Préfet nos confrères de la TFM ont fait l’objet de menaces inacceptables à telle enseigne qu’ils n’osent plus s’afficher en public avec leurs micros et caméras portant le logo de leur chaine. Qu’ont-ils fait de criminel ou de délictuel au point d’être la cible de si ignobles menaces ? Absolument rien Monsieur le Préfet si ce n’est le fait de descendre sur le terrain de l’information avec comme seules armes : micros et caméras. »
Après la marche, les professionnels de l’information et de la communication se sont dispersés dans le calme.