C’est ce jeudi 22 février 2018 qu’est célébrée la 66e édition du Magal de Porokhane, localité située à Nioro du Rip région de Kaolack, dédiée à Sokhna Diarra Bousso, mère du fondateur du mouridisme Khadimou Rassoul.
Son aura est connue de tous. Pourtant Sokhna Diarra Bousso de son vrai nom Mariama Bousso a vu le jour dans le Fouta en 1833 à Golléré, localité du Fouta.
Fille de Mouhamed Bousso et Sokhna Asata Wallo, Mame Diarra Bousso va recevoir une très solide formation dans les Sciences Religieuses (Législation islamique, Théologie, Politesse légale, etc.) ce qui lui confère une profonde maîtrise de la pratique du Soufisme.
On dit que de son ascendance aussi bien paternelle que maternelle, Sokhna Diarra a hérité d’une forte tradition d’érudition en Sciences Coraniques, et d’une profonde piété. Sous la férule de sa vénérable mère Soxna Asta Wallo, elle a achevé à 14 ans son premier Muçhaf (rédaction de mémoire du Saint-Coran).
Sa vie n’a pas été longue, (seulement 33 ans). Pourtant, elle est créditée d’une production de plus de 40 exemplaires du Livre Sacré, écrits de sa main, car elle était « passée maître » dans l’art de la calligraphie.
Mère du fondateur du Mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul, Sokhna Diarra, est décite comme « une femme uniquement soucieuse de se conformer en toute chose aux recommandations de DIEU, de se dévouer corps et âme à son époux, uniquement pour gagner l’agrément du Créateur. Et, sans rien attendre en retour, elle a toujours accompli son devoir fait de respect scrupuleux et de soumission totale à la volonté de cet époux ».
Et, c’est dans la quête de lieux de dévotion à Dieu que Mame Mor Anta Saly Mbacké son époux est arrivé dans le Saloum auprès de Maba Diakhou Bâ érudit lui aussi.
Porokhane fut le nom de la localité où elle a vécu, où elle repose depuis 1866. Après seulement trente trois ans passé sur terre. Après sa mort c’est Serigne Mouhamadou Bassirou Mbacké fils de Serigne Touba qui s’est installé là-bas pour que ce lieu ne meurt jamais.
Et, c’est au fil du temps que le Magal de Sokhna Diarra Bousso fut organisé pour non seulement la citer en exemple aux autres femmes dans leur foyer mais à magnifier son œuvre en tant que « Jâratul-Lâhi », c’est-à-dire la Voisine de Dieu.
Son rôle d’éducatrice
Dans le khassida « Minanul Bâqil Qadîm »(Les Bienfaits de l’Eternel) de Serigne Mouhammadou Bassirou Mbacké, on apprend que, malgré le lourd fardeau des travaux domestiques et le service de son époux, Sokhna Diarra savait trouver le temps de s’occuper de l’éducation et de la formation de ses enfants. Elle aimait leur raconter l’histoire des saints et des pieux anciens, afin que leur vie leur serve d’exemple, de référence. Ses méthodes pédagogiques ont eu un tel succès que pour en témoigner, évoquons, tel qu’il est décrit, un des sites qu’on peut visiter, lors d’une ziarra, à Porokhane.
Aujourd’ui un daraa exclusivement réservé aux jeunes filles, a été construit à Porokhane et porte le nom Sokhna Diarra Bousso. Un daraa qui reçoit les homonymes de cette illustre femme, d’où sort des milliers de jeunes filles mémorisant le Coran et les enseignements de l’Islam.
Rappelons l’actuel khalife de Porokhane est aussi le khalife général des mourides Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, qui a succédé à Serigne Sidi Moukhtar Mbacké rappelé à Dieu le 10 janvier dernier.