Les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar regroupés au sein du collectif des amicales et des listes ont célébré ce mercredi 31 janvier 2018, le 17e anniversaire de la mort de l’étudiant Balla Gaye, tué lors d’affrontements entre policiers et étudiants, un 31 janvier 2001.
Comme à chaque 31 janvier et ce depuis la tragique journée du 31 janvier 2001 où l’étudiant Balla Gaye est tombé sous les balles dans l’enceinte de l’université suite à une grève pour réclamer de meilleures conditions d’études et sociales, ces camarades ont encore perpétué sa mémoire sur fond de réclamation de justice et de respect de la franchise universitaire par les forces de l’ordre.
Érigé en martyr pour la cause estudiantine, la mort de Balla Gaye n’est pas vaine même si elle n’est toujours pas élucidée et reste une nébuleuse aux yeux de ses camarades qui continuent de réclamer encore justice et que les coupables de cette tuerie soient jugés et condamnés. « Balla Gaye n’est pas mort pour rien. Il est mort pour la cause estudiantine. C’est grâce à lui et à d’autres martyrs comme Bassirou Faye que les revendications estudiantines ont connu de réelles avancées, comme la suppression de la carte COUD entre autres points. C’est pourquoi, nous le rendons hommage chaque 31 janvier depuis sa mort en 2001 », a déclaré Frank Daddy Diatta le président de la Commission sociale de la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP).
Frank Daddy Diatta de poursuivre, « Balla Gaye est le symbole de la lutte estudiantine et c’est une obligation pour nous lui rendre hommage. Balla Gaye est une figure emblématique de la lutte estudiantine à l’image d’autres martyrs », a-t-il ajouté.
C’est dans un va et vient incessant devant la direction générale du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) que le collectif des amicales et des listes de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ont procédé à la célébration de la 17e année de sa mort.
Arborant des tee shirts blanc sur lesquels ont peut lire « quels sont nos défis ? De meilleures conditions d’études et sociales et non à l’instrumentalisation de la violence par les autorités ».
Le collectif des amicales et des listes ont convié tous les étudiants à une matinée de prières. Une cérémonie d’hommage qui a démarré par un récital de coran en la mémoire des martyrs morts au front.
Et, comme un serpent de mer, la question des franchises universitaires a ressurgi encore ce mercredi 31 janvier à l’UCAD, et de l’avis de Frank Daddy Diatta, « les policiers violent de manière permanente les franchises universitaires pour soient taper sur nous ou détruire nos biens et la dernière en date, c’est une chambre d’étudiantes du pavillon des mariées complètement réduite en cendres par une grenade lacrymogènes, et ça nous le déplorons. C’est pourquoi nous appelons les autorités à avoir une oreille plus attentive à nos revendications pour éviter la violence. Nous ne sommes pas pour la violence, nous ne sommes pas là pour ça, nous sommes là pour étudier », clame Frank Daddy Diatta.
Lors de cette journée de commémoration le nom de l’éternel étudiant Mamadou Aliou Bâ décédé il n’y a pas longtemps est revenu et les étudiants en ont profité pour se rappeler de cet homme que le campus de l’UCAD avait fini par héberger et accepter dans les cœurs. Il n’ait pas d’étudiants ou rare sont ceux qui ne le connaissent pas avec ses histoires dont lui seul savait d’où il les tirait.