La cause palestinienne mobilise l’opinion marocaine. Au royaume chérifien, des milliers de personnes ont répondu, ce dimanche 10 décembre, à l’appel à manifester, à Rabat. Elles contestent la décision du président des Etats-Unis, Donald Trump qui reconnait Jérusalem comme capitale d’Israël, une option rejetée par la communauté internationale. Le Fatah, principal mouvement palestinien, du président Mahmoud Abbas, appelle à poursuivre ces manifestations et à les élargir.
Slogans anti-Trump en écharpes et drapeaux palestiniens, la rue marocaine a répondu en masse, ce dimanche, à Rabat, aux appels des organisations syndicales, des partis politiques ou encore des associations.
Le boulevard Mohamed V, artère de la capitale marocaine, était complètement bondé à la mi-journée. La circulation a été bloquée par ce rassemblement de plusieurs milliers de personnes.
Au Maroc, cette question revêt une importance symbolique.
« Pour le Maroc c’est une question particulièrement importante, pas seulement une question politique, mais aussi une question spirituelle, parce que le roi du Maroc est aussi le président du Comité Al Qods, (Jérusalem en arabe), visant à défendre la cause palestinienne dans le contentieux autour de Jérusalem», analyse le politologue marocain Youssef Belal.
« Le Comité Al Qods qui a été créé en 1975 par le père du roi actuel, Hassan II, visait précisément à montrer la solidarité des musulmans et, pas seulement des pays arabes, avec la cause palestinienne, mais principalement son aspect religieux, spirituel», indique Youssef Belal qui souligne : « cette organisation contribue à financer des projets de solidarité et des écoles, des hôpitaux, au sein de Jérusalem et donc vise à préserver la dimension islamique de Jérusalem aux côtés de son histoire judaïque et chrétienne ».
« C’est pour cela aussi qu’au Maroc cette question revêt une importance symbolique particulière au rôle de la monarchie dans la préservation de l’héritage religieux de Jérusalem », conclut Youssef Belal.

