L’hépatite B est une maladie très répandue mais encore méconnue des Sénégalais. Pourtant elle est à l’origine de près de 80% des cas de cancer du foie au Sénégal. Une maladie qui touche particulièrement les jeunes. Même si des efforts ont été faits par le gouvernement, le mal est toujours présent, surtout chez les jeunes.
L’hépatite B, une maladie qui touche beaucoup plus les jeunes mais qui est paradoxalement méconnue de ceux-ci. L’université Cheikh Anta Diop de Dakar, avec ses milliers d’étudiants, concentre le taux de prévalence le plus élevé. « L’hépatite B ? J’en entends parler mais je n’ai pas beaucoup d’informations sur cette maladie », affirme Amar Faye, étudiant que nous avons trouvé près de l’université de Cheikh Anta Diop en train d’attendre son bus. « C’est une maladie qui attaque le foie je crois », affirme Fatou (nom d’emprunt ndlr) d’un air hésitant. « Cependant je ne connais pas par ailleurs son mode de transmission », poursuit-elle.
« L’université de Dakar est un réservoir de virus de l’hépatite » affirme Ibrahima Gueye, président de l’Association « Saafara Hépatites ». Cette dernière s’occupe de l’accompagnement des patients atteints du virus ainsi que de leur entourage. Ibrahima Gueye et son équipe de « Saafara Hépatites » avait réalisé des séances de dépistage à l’université de Dakar et à sa grande surprise, il a constaté un taux de prévalence de 17%. Ce qui est au-dessus du taux national qui lui est de 11% soit 2 millions de Sénégalais vivant avec le virus.
Pourtant, cette maladie si méconnue des étudiants, est à l’origine de 80% des cas de cancers du foie. L’hépatite B chronique est également à la base de la cirrhose, une maladie qui affecte le foie. L’hépatite B est une maladie contagieuse qui peut être transmise par voie sexuelle, sanguine, par voie verticale c’est-à-dire de la mère à l’enfant pendant l’accouchement et par voie salivaire quand le niveau de virus est élevé dans le corps. Si les jeunes sont les plus touchés, « on le retrouve à tous les niveaux de la population sénégalaise », informe Dr Yacine Sall du Programme national de lutte contre les hépatites.
LES MESURES DE L’ETAT…
Pour tenter de freiner cette maladie, le gouvernement du Sénégal a entrepris des efforts pour réduire le coût du traitement de l’hépatite B. « Le Cénosovyr est disponible maintenant depuis trois ans dans les principaux hôpitaux de Dakar », Explique Ibrahima Gueye. « Le médicament est passé de 300 000 francs à 5 000 francs cfa », se réjouit-il. « Le Sénégal a vraiment fait des efforts dans ce domaine », martèle-t-il. En plus de la réduction du coût, une vaccination est prévue pour les personnes dépistées négatives. Depuis février 2016, la vaccination se fait à la naissance et continue avec le pentavalent.
Cependant, Ibrahima Gueye se désole du manque de communication qu’il y a au tour de cette maladie. Selon lui, peu de patients sont au courant de la réduction du coût du traitement, pire « même certains membres du corps médical ne sont pas au courant », dit-il d’un air dépité. Il se désole également du fait que cette baisse ne concerne pas ceux qui sont atteint de l’hépatite B et D. Le coût reste toujours exorbitant pour ces derniers même s’ils ne représentent que 3% car le traitement leur revient à 7 millions par an.
Un autre défi qui attend le gouvernement est celui de la communication car la maladie demeure un mystère pour les jeunes.