En Guinée, les opérations de dépouillement ont débuté dimanche soir, à la suite de la fermeture des bureaux de vote pour le référendum constitutionnel. Près de 6,7 millions d’électeurs étaient appelés à se prononcer sur le projet de nouvelle constitution, présenté comme une étape décisive dans la transition politique du pays.
Pour que le texte soit adopté, la participation devra atteindre au moins 50 % des inscrits, condition indispensable afin de valider le scrutin. Ce référendum, organisé sous la supervision de la Direction générale des élections, intervient dans un contexte particulier. Les responsables de cette nouvelle institution ont été désignés par le chef de la transition, le général Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2021.
Si le gouvernement présente cette réforme comme un pas vers le retour à l’ordre constitutionnel et à des élections générales prévues d’ici décembre, l’opposition, elle, dénonce une manœuvre politique. Plusieurs partis ont été dissous l’an dernier et les trois principales formations d’opposition ont été suspendues à quelques semaines du vote, les privant ainsi de campagne et de mobilisation auprès de la population.
Face à cette situation, les opposants ont appelé au boycott du référendum, estimant qu’il vise avant tout à légitimer le régime actuel. Certains redoutent même que la nouvelle constitution ouvre la voie à une candidature de Mamadi Doumbouya à la future présidentielle.
Africa News souligne que les résultats provisoires du scrutin devraient être annoncés dans les prochains jours, alors que le pays reste divisé entre espoirs de transition démocratique et accusations de confiscation du pouvoir.
Genèse MOUKAHA