L’Organisation des Nations unies a fermement condamné la recrudescence des violences à El Fasher, capitale du Darfour-Nord, où les civils vivent sous un siège imposé par les Forces de soutien rapide (FSR) depuis plus d’un an et demi.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a qualifié la situation d’« horrible » et d’« intenable ». D’après les informations rapportées par les services humanitaires, plus de 50 personnes ont perdu la vie depuis le début du mois d’octobre dans cette ville devenue le symbole du drame soudanais.
Les hôpitaux d’El Fasher sont désormais des cibles. Le Réseau des médecins soudanais a signalé qu’au moins douze civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués et dix-sept autres blessés lors d’une attaque attribuée aux FSR contre un établissement de santé. La veille, un bombardement avait déjà touché le service de maternité du même hôpital, provoquant la mort d’au moins huit personnes.
Privés d’aide humanitaire et coupés du reste du pays, les habitants vivent dans des conditions extrêmes. L’accès à l’eau, à la nourriture et aux soins devient chaque jour plus difficile. Pour la première fois depuis six mois, l’armée soudanaise a procédé le 7 octobre à un largage aérien de vivres sur la ville, une opération jugée insuffisante face à l’ampleur des besoins.
Le journal d’Africa News souligne que face à cette détérioration dramatique, l’ONU appelle toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités et à garantir un accès humanitaire sans entrave. L’organisation avertit que la poursuite du siège d’El Fasher risque d’aggraver encore une crise humanitaire déjà considérée comme l’une des plus graves du continent africain.
Genèse MOUKAHA

