Le gouvernement sénégalais tente une nouvelle approche pour mobiliser les ressources de ses ressortissants à l’étranger. En septembre, il a lancé les « diaspora bonds », des obligations destinées à encourager les Sénégalais de la diaspora à investir directement dans l’économie nationale. L’objectif : financer le Plan de Redressement Économique et Social (PRES) et réduire la dépendance du pays aux financements extérieurs.
L’État espère ainsi lever près de 1 800 milliards de francs CFA. Ces obligations, émises en monnaie locale, doivent également permettre de mieux maîtriser la dette publique, qui atteint désormais un niveau préoccupant.
Si certains expatriés saluent l’initiative, voyant en elle une manière de contribuer au développement du pays, d’autres se montrent plus réservés.
Pour Rouguiatou Aw, enseignante vivant à l’étranger, c’est une opportunité pour les Sénégalais formés grâce aux ressources publiques de « rendre à la nation ce qu’elle leur a offert ». De son côté, Gérard Gomis, entrepreneur sénégalais, estime que ces titres peuvent devenir un levier de croissance durable, à condition d’être bien gérés.
Mais la méfiance persiste. De nombreux membres de la diaspora réclament plus de transparence sur la gestion des fonds.
D’après les informations du Journal le 360 Afrique, Omar Sow, un Sénégalais installé en Europe, juge l’idée intéressante mais appelle le gouvernement à « clarifier les garanties et les risques » avant de demander aux expatriés de mettre la main à la poche.
En somme, les « diaspora bonds » apparaissent comme une innovation financière prometteuse… mais leur succès dépendra de la confiance que l’État saura inspirer à ses citoyens de l’étranger.
Genèse MOUKAHA