Le colonel Mikaël Randrianirina, membre du Capsat (Corps d’appui à la protection des institutions) à Madagascar, est sorti de sa réserve pour donner sa version des faits concernant le rôle de l’armée dans les récents troubles. Dans un entretien accordé au quotidien Sud Quotidien, il rejette les accusations de coup d’État et soutient que les militaires n’ont fait que répondre à une demande populaire.
Interrogé sur sa position, il a tenu à clarifier qu’il ne détient ni le pouvoir exécutif ni le contrôle opérationnel des forces armées : « Je ne détiens pas le pouvoir. Le contrôle de l’armée, non, je ne le détiens pas. C’est le chef d’état-major général (CEMGA) qui a le contrôle de l’armée », a-t-il déclaré, se présentant seulement comme un « officier exécutant ».
L’agence de presse SENEGO souligne que face aux allégations du président Andry Rajoelina selon lesquelles il y aurait eu tentative de putsch, le colonel a opposé une négation ferme : « Je ne pense pas qu’il y ait eu un coup d’État. » Il affirme que l’intervention des troupes visait à affirmer que l’armée « existe encore et a répondu à l’appel du peuple malgache ». Selon lui, la mission première des forces armées est de « protéger le peuple et le pays contre les agressions extérieures » et non de s’opposer au président.
Qualifiant la situation du pays de « chaos », il attribue la responsabilité aux dirigeants plutôt qu’à l’institution militaire. Il rappelle aussi qu’il avait été condamné puis brièvement emprisonné en 2024, mais dit aujourd’hui avoir retrouvé son statut d’officier en activité.
Concernant ses rapports avec les mouvements de protestation ou les acteurs politiques, il assure n’avoir « aucun contact » afin d’éviter toute récupération : « Pour l’instant, je suis un simple officier. Dieu seul sait la suite », a-t-il conclu.
Genèse MOUKAHA