Khartoum, 6 août 2025 – Le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemetti, ainsi que deux de ses frères, Abdel Rahim et Al-Quni Dagalo, ont été inculpés par contumace ce mardi par un tribunal antiterroriste soudanais. Ils sont accusés de crimes contre l’humanité, de génocide, de viols et d’actes de torture commis dans la région du Darfour.
L’affaire fait suite à l’assassinat du gouverneur du Darfour-Ouest, Khamis Abdallah Abkar, le 14 juin 2023. Arrêté par les FSR, il avait été exécuté quelques heures plus tard. La diffusion d’images de son corps mutilé avait provoqué l’indignation dans le pays et au-delà.
Selon le parquet, les frères Dagalo, accompagnés de treize autres accusés, auraient orchestré une attaque à El-Geneina, le 15 avril 2023, visant spécifiquement la communauté massalit. Ces violences auraient entraîné la mort de milliers de civils et le déplacement forcé de centaines de milliers d’habitants vers le Tchad.
Selon Africanews, les inculpations s’appuient sur des témoignages et des rapports d’ONG ayant documenté des exactions systématiques entre avril 2023 et janvier 2025 : assassinats ciblés, viols collectifs, tortures et exécutions sommaires à caractère ethnique.
Le procès se déroule sans la présence des principaux accusés, toujours introuvables. Le tribunal de Port-Soudan poursuit l’audition des témoins. Aucune date n’a encore été annoncée pour le verdict.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit armé entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide. Le pays fait face à une grave crise humanitaire, avec plus de 10 millions de déplacés internes et une insécurité généralisée, notamment au Darfour.
Genèse MOUKAHA