Le général Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de “Hemedti”, chef des Forces de soutien rapide (FSR), a annoncé la mise en place d’un gouvernement parallèle dans les zones sous leur contrôle, principalement dans l’ouest du Darfour. Cette décision intervient alors que le conflit avec l’armée régulière entre dans sa deuxième année.
Baptisé “gouvernement de paix et d’unité”, ce nouvel organe comprend un conseil présidentiel de quinze membres, censé représenter les différentes régions du Soudan. Plusieurs groupes armés alliés aux FSR, notamment une faction du Mouvement de libération du Soudan, ont rejoint cette nouvelle structure, renforçant ainsi la volonté des paramilitaires de se poser en alternative au pouvoir central dirigé par l’armée.
Cette initiative risque d’approfondir la division du pays, déjà en proie à une guerre civile qui a coûté la vie à plus de 24 000 personnes, un chiffre vraisemblablement en dessous de la réalité. Plus de 13 millions de Soudanais ont été déplacés depuis le début des hostilités, dont près de 4 millions ont trouvé refuge à l’étranger.
Selon le journal Africa News , la région du Darfour reste particulièrement affectée par des violences à caractère ethnique. Des massacres récents dans les camps de déplacés de Zamzam et Abu Shouk ont fait plus de 400 morts, parmi lesquels des humanitaires et des enfants. Près de 400 000 personnes ont fui ces zones en l’espace de quelques jours.
Face à cette annonce, la communauté internationale a exprimé ses inquiétudes. Washington a averti que la création d’un gouvernement parallèle risquait de fragiliser davantage le pays et d’ouvrir la voie à une partition de facto du Soudan.
Genèse MOUKAHA