Alors que la République démocratique du Congo et le Rwanda ont récemment signé un accord à Washington visant à mettre fin aux hostilités et à respecter la souveraineté territoriale de chaque pays, le groupe armé M23 affirme ne pas se sentir concerné par ce texte.
Installé dans l’est de la RDC, où il contrôle plusieurs localités, le Mouvement du 23 Mars considère que cet accord est un engagement entre deux États, sans lien direct avec les réalités du terrain ni avec les revendications qu’il porte. Le secrétaire permanent du mouvement, Benjamin Mbonimpa, a souligné que le M23 n’était pas associé à ce processus diplomatique et n’en connaissait pas le contenu exact.
Malgré les intentions affichées de paix, les affrontements entre les forces armées congolaises, appuyées par les milices locales Wazalendo, et les rebelles du M23 se poursuivent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le dialogue amorcé en avril à Doha est au point mort, même si le M23 affirme rester ouvert à la discussion, tout en accusant Kinshasa de bloquer les négociations.
Selon le journal Africa News, le mouvement armé soutient avoir déjà signé un accord avec le gouvernement congolais, mais attend toujours que ce dernier s’engage réellement dans sa mise en œuvre. Il estime que la guerre lui a été imposée, se présentant comme une victime d’un conflit plus large.
À Goma, ville stratégique située à proximité des zones de combat, les habitants expriment leur lassitude face à un conflit sans fin. Certains affirment n’avoir jamais été informés des accords en cours, tandis que d’autres appellent à une solution rapide pour mettre fin aux souffrances quotidiennes.
Le M23 envisage de dépêcher une nouvelle délégation à Doha afin de relancer les pourparlers. Pendant ce temps, les populations civiles restent prises au piège d’un conflit où les accords de haut niveau peinent à se traduire en réalités concrètes sur le terrain.
Genèse MOUKAHA