Praia, 5 juillet 2025 – Le Cap-Vert célèbre cette année le 50ᵉ anniversaire de son indépendance. Cinquante ans après la fin de la colonisation portugaise, l’archipel s’impose comme un modèle de stabilité démocratique et de développement durable en Afrique. Une trajectoire exemplaire pour une nation insulaire dépourvue de ressources naturelles, mais riche d’un engagement constant en faveur de la bonne gouvernance.
Une démocratie consolidée
Depuis l’instauration du multipartisme dans les années 1990, le Cap-Vert connaît une alternance politique pacifique entre les deux grands partis – le PAICV et le MPD. La liberté de la presse y est respectée, les institutions fonctionnent, et la société civile joue un rôle actif dans la vie publique. À l’échelle régionale, le pays est souvent cité comme une démocratie de référence.
Une économie tournée vers les services
Malgré l’absence de ressources minières ou pétrolières, l’économie cap-verdienne repose sur les services, principalement le tourisme et les transferts de fonds de sa diaspora. En 2023, plus de 75 % du produit intérieur brut provenait du secteur tertiaire. La pandémie de Covid-19 avait provoqué une forte récession en 2020, mais le pays a su rebondir avec une croissance de 17 % en 2022, puis 5,1 % en 2023.
Le Cap-Vert fait également preuve d’une bonne gestion macroéconomique. Le déficit budgétaire a été réduit, et bien que la dette publique reste élevée (113,8 % du PIB), elle est majoritairement concessionnelle et jugée soutenable.
Des investissements tournés vers l’avenir
Dans le cadre de sa stratégie de développement, le Cap-Vert a lancé un plan national des infrastructures 2025-2040 visant à améliorer les transports, l’énergie et la connectivité entre les îles. En parallèle, un programme conjoint avec les Nations Unies de 20 millions de dollars a été mis en place pour favoriser la cohésion sociale, le développement économique inclusif et le renforcement du capital humain.
Sur le plan environnemental, le pays s’engage résolument dans la transition énergétique, misant sur les énergies renouvelables et la résilience climatique face à la sécheresse et à la montée des eaux.
Des défis à relever
Malgré ses succès, le Cap-Vert doit encore relever plusieurs défis : un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes, des inégalités entre zones urbaines et rurales, et une forte dépendance aux importations alimentaires et au tourisme international. La pauvreté a toutefois reculé, passant de 22 % à 11 % entre 2015 et 2022.
Une vision tournée vers 2030
À l’horizon 2030, le gouvernement cap-verdien ambitionne de diversifier davantage son économie, en investissant dans l’économie bleue, l’agriculture durable, le numérique, le tourisme communautaire et les énergies vertes. L’objectif est clair : bâtir un développement inclusif, équilibré et respectueux de l’environnement, tout en maintenant la stabilité démocratique.
Une leçon africaine
Selon Financial Afrik , cinquante ans après son indépendance, le Cap-Vert démontre qu’il est possible, même pour une petite nation insulaire sans grandes ressources, d’incarner un modèle africain de réussite fondé sur la rigueur, la transparence, la planification et la résilience. Une trajectoire qui inspire et interroge sur les clés d’un développement durable et maîtrisé sur le continent.
Genèse MOUKAHA