Les États-Unis ont décidé de passer à l’action en imposant, dès le 28 juin, une série de sanctions contre le gouvernement soudanais. Cette décision fait suite à des accusations graves : le régime militaire au pouvoir aurait utilisé des armes chimiques dans le conflit qui l’oppose aux Forces de soutien rapide (RSF), notamment dans la région de Khartoum.
Ces sanctions, qui dureront au moins un an, visent plusieurs secteurs clés. Elles interdisent notamment les exportations américaines vers le Soudan, bloquent les ventes d’armement et suspendent tout soutien financier au gouvernement soudanais. Toutefois, Washington précise que l’aide humanitaire d’urgence et les exportations de produits agricoles ne sont pas concernées par ces restrictions.
Le Soudan avait ratifié la Convention internationale interdisant les armes chimiques en 1999. C’est donc sur la base de cette obligation que les autorités américaines justifient leur décision, accusant Khartoum d’en avoir violé les termes. Les autorités soudanaises, de leur côté, rejettent ces accusations qu’elles jugent infondées et non étayées par des preuves concrètes.
L’affaire a été médiatisée en janvier dernier, lorsqu’un grand journal américain a révélé que l’armée soudanaise aurait utilisé du gaz toxique – probablement du chlore – avec l’aval du général Abdel-Fattah al-Burhan, actuel chef de l’armée. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que de telles accusations émergent : déjà en 2016, des organisations de défense des droits humains avaient dénoncé l’usage présumé d’armes chimiques au Darfour.
Avec cette nouvelle décision, Washington entend envoyer un signal fort à Khartoum, tout en s’efforçant de ne pas aggraver la situation humanitaire sur le terrain.
Genèse MOUKAHA