De Adama Séne correspondant de Teranganews à Saint-Louis
Après l’émoi et la consternation à la Cité Niakh de Saint-Louis, les populations interpellent les autorités sur certains grand édifices qui présentent une vétusté apparente et un réel danger pour les riverains.
Ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (AOF) Saint-Louis abrite un patrimoine immobilier qui date de plusieurs décennies. Classé patrimoine historique de l’Unesco, grâce à ses édifices d’une autre époque, la ville tricentenaire fait désormais à un problème concernant la vétusté de certains bâtiments qui ne présentent plus des garanties de sécurité pour les occupants ou riverains.
Samedi une dalle c’est effondré à la Cité Niakh faisant deux morts des fillettes. Un drame qui remet sur la table la question de la protection sociale.
C’est la tristesse et la consternation au quartier Cité Niaxx dans le faubourg de Sor suite à l’affaissement d’une dalle sur une innocente famille démunie. Un accident qui a coûté la vie à deux jeunes fillettes âgées de 4 ans et de 6 ans et l’évacuation de leur mère à l’hôpital régional de Saint Louis. D’ailleurs cette tragédie a remis sur la table la lancinante question du danger public que représentent les vieux bâtiments à Saint-Louis.
Le week-end a été long et douloureux pour les populations de Saint-Louis surtout celles du quartier Cité Niaxx dans le faubourg de Sor. Samedi dernier vers 5 heures du matin, elles ont été tirées du sommeil par un bruit assourdissant. Un drame vient de frapper la famille Niang. Elle est victime de l’affaissement d’une partie de la dalle du vieux logement qu’elle avait pris en location. Un tragique accident qui a causé sur le coup la perte de deux jeunes fillettes âgées de 4 ans et de 6 ans. L’effondrement de la dalle a aussi blessé leur maman qui a été évacuée par les sapeurs-pompiers aux Urgences de l’hôpital régionale de Saint Louis dans un état critique.
Revenant sur les circonstances de l’accident, des proches de la famille endeuillée reconnaissent que les lieux ne présentaient pas toutes les garanties de sécurité. Avant d’ ajouter que depuis des semaines, la famille était à la recherche d’un autre local pour déménager en raison de l’état de délabrement avancé de la maison. “ Notre domicile familial est en chantier, nous avions pris tout juste cette maison en location en attendant que les travaux finissent. Malheureusement, ce drame est arrivé avec la mort de deux filles et les graves blessures de leur mère” a déploré A. Niang parente de la victime. Très choquée par le drame, elle regrette qu’aucune autorité locale ou administrative n’aie encore mis les pieds sur les lieux pour s’enquérir de la situation ou leur remonter le moral.
La tragédie survenue au quartier cité Niaxx et son bilan macabre soulève une fois de plus la question urgente du danger public que représente l’état des vieux bâtiments à Saint-Louis. Une situation critique qui nécessite une prise en charge sérieuse du fléau pour éviter de tels catastrophes. Car, la sécurité des populations vivant dans des quartiers où les vieux bâtiments sont nombreux, est mise en péril par le risque constant d’effondrements et d’accidents mortels.
Autorités locales et administratives interpellées
Pour de nombreux saint-louisiens, la négligence de l’entretien et de la rénovation de ces batisses vieillissantes accentuent la vulnérabilité des populations. “ En côtoyant en permanence des vieux bâtiments dans les quartiers, nos vies innocentes sont toujours exposées à des dangers mortels. Saint-Louis fait partie des villes qui compte plus de bâtiments vétustes au Sénégal. Ainsi face à cette tragédie de cité Niaxx qui est évitable, il est impératif que les autorités prennent des mesures immédiates pour assurer la sécurité des citoyens et prévenir de nouveaux drames. Aux dernières nouvelles, on a entendu que que le prefet a ordonné l’expulsion des autres occupants et la fermeture de la maison ” a confié Mamadou Diakhaté du conseil de quartier de Ndiolofene.
Raison pour laquelle, le jeune enseignant invite les autorités locales et administratives de Saint Louis à accentuer la sensibilisation à la base. “ Il faut un suivi sur les mesures arrêtées par la protection civile par rapport aux anciens bâtiments à risque à travers la ville. Pour parer à de telles pertes en vies humaines, il faut également .accroître la sensibilisation et l’éducation des communautés sur les risques liés aux vieux bâtiments et les mesures de sécurité à adopter. Parce que si la famille Niang était bien sensibilisée sur les dangers, elle n’habiterait jamais cette maison délabrée. Mais le propriétaire de la maison en question doit être trouvé et sévèrement puni pour avor mis en danger la vie d’autrui “ a déclaré M. Diakhaté. Avant de solliciter auprès des autorités, la mise en œuvre de programmes de rénovation, de renforcement et de réhabilitation des bâtiments identifiés comme dangereux. D’ailleurs bon nombre d’entre eux surtout sur l’ile sont classés patrimoine mondial. “La protection des vies humaines doit être la priorité absolue des autorités locales et nationales. Il est essentiel d’investir dans la sécurité des bâtiments et de veiller à ce que chaque citoyen puisse vivre et travailler dans un environnement sûr et protégé. La rénovation et la maintenance des vieux bâtiments ne sont pas seulement des impératifs en termes de sécurité publique, mais également des actions qui permettent de préserver le patrimoine historique et culturel de la ville de Saint-Louis” a-t il expliqué.
Pour les voisins de la famille endeuillée, la mort de ces deux bouts de bois de Dieu doit être le déclic d’une réelle prise en charge des bâtiments vétustes à Saint-Louis. “ Avec cet tragique accident, les autorités étatiques doivent s’engager à faire de la sécurité des vieux bâtiments une priorité nationale. En faisant cela, elles nous éviteront d’autres pertes inutiles et de garantir un cadre de vie sûr et digne pour toutes les populations de Saint-Louis” a souligné M. Diop voisin de la famille Niang.