De Youssouf DIMMA, Correspondant de Teranganews dans la région de Ziguinchor
Après avoir décrété un mot d’ordre reconductible de 48 heures de grève au sortir d’une assemblée générale tenue dans le campus pédagogique de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), les étudiants sont descendus dans la principale rue menant à leur institution, la bloquant à plusieurs niveaux. Ils réclament ainsi, entre autres, la tenue de deux sessions d’examen et la libération de leurs camarades interpellés par la police.
Formant de petits groupes quasi-anonymes, tenant parfois de pierres, les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor se sont disséminés tout au long de la route Néma – Tilène – Château d’Eau – Néma 2 – Castors – Diabire (UASZ) qu’ils ont barricadée en plusieurs endroits. Ils ont ainsi non seulement brûlé des pneus, des poubelles, des troncs et branches d’arbres morts, mais aussi se sont servi de briques trouvées sur les chantiers en cours, situés le long de ladite route, pour barrer celle-ci.
Si la circulation s’en est trouvée subséquemment perturbée, les manifestants interrogés sur place ont déclaré vouloir « ralentir la progression des véhicules de la police ». En effet, informée des manifestations d’étudiants, la police a mobilisé des véhicules de types pick-up et fourgon transportant des agents en uniformes anti-émeutes et équipés entre autres de grenades lacrymogènes.
Arrivée sur l’axe Néma – UASZ, la police a dégagé les barricades des étudiants tout en progressant vers l’institution en question non sans, de temps en temps, courses poursuites avec des manifestants ayant tenté de l’en empêcher en faisant usage, sporadiquement, de jets de pierres.
Interrogé, M. Bamba Seck, l’un des responsables de la Coordination des Etudiants (CE) de l’UASZ, a informé que leur « lutte » s’inscrivait dans la droite ligne de leurs différents mots d’ordres décrétés depuis maintenant une dizaine de jours : « la tenue de deux sessions d’examen au titre de l’année universitaire 2022/2023, l’installation des équipements et la livraison de 12 amphithéâtres de 150 places, idem pour des pavillons de 1000 lits ». Les étudiants de l’UASZ y ont ajouté un dernier point qu’ils ont jugé « non négligeable et urgent : la libération immédiate et sans conditions de tous nos camarades étudiants arrêtés par la police ».
S’ils n’ont pas communiqué le nombre d’étudiants interpellés par la police, ils ont en revanche indiqué qu’il y a parmi eux des dirigeants de la CE de l’UASZ.