De Abdoulaye FAYE, correspondant de Teranganews à Diourbel
L’Association des juristes du Sénégal (AJS) a capacité une quarantaine de journaliste de la région de Diourbel pour un traitement médiatique adéquat des violences sexuelles.
Dans le cadre du projet « Contribuer à l’éradication des violences sexuelles par la sensibilisation, vulgarisation et l’application effective de loi criminalisant le viol et la pédophilie en zone urbaine et périurbaine » financé par l’Union Européenne, ce lundi 15 mai 2023, l’Association des Juristes du Sénégal (AJS) a organisé, à Diourbel, un atelier de formation des journalistes pour un traitement adéquat des violences sexuelles. Présidé par le gouverneur de la région de Diourbel , la rencontre a permis aux journalistes de la région d’être bien outillé sur la loi criminalisant le viol adopté en 2020.
« Aujourd’hui (lundi), l’AJS est à Diourbel pour tenir une formation destinée aux journalistes de la région parce que c’est tous les journalistes de la région qui ont été conviés. Tous les organes de presse sont là pour qu’on puisse parler du traitement médiatique des cas de violences sexuelles et outiller les journalistes par rapport à la loi criminalisant le viol. Nous sommes à notre troisième année, la loi a été votée depuis 2020. Et depuis 2020, il y a cas même une évaluation à mi-parcours qui a été effectuée. Et là, on a constaté que cette loi n’est pas bien connue par la population », a affirmé le magistrat Mme FAYE Aissatou Kanté, membre et chef de la délégation de l’association des juristes du Sénégal (AJS).
L’objectif de cet atelier de formation est de « mener des actions de sensibilisation de la loi portant criminalisation du viol et de la pédophilie auprès des communautés, axées sur le changement de comportement afin de susciter chez elles une prise de conscience et les inciter à devenir porteurs de changement. Selon le magistrat Mme FAYE Aïssatou KANTE, l’AJS compte sur les journalistes pour que la vulgarisation soit faite dans toutes les contrées du pays. « Vous savez, la loi est faite pour la population. Et si la population ne parvient pas à utiliser cette loi ou bien à tirer profit de cette loi ça pose problème. Et nous nous comptons cas même sur les journalistes pour que la vulgarisation soit faite dans les coins les plus reculés du Sénégal. Et aujourd’hui, on a commencé par Diourbel », a soutenu le magistrat. »
Les professionnels des médias sont sensibilisés sur l’importance sociale d’un traitement médiatique éthique des violences sexuelles dans le respect et la protection des droits humains. Les juristes décrient la façon dont on traite dans les médias des cas de violences sexuelles en portant atteinte à l’image et à la dignité de la personne. « Le traitement médiatique des cas de violences sexuelles a été relevé par tout le monde, décrié surtout, alors qu’il ne se passe pas un jour sans qu’un organe de la presse parle d’un cas de viol, de pédophilie et d’inceste. Mais on a constaté que ces faits sont traités en faits divers alors que je dis les violences sexuelles c’est une question de santé publique. Et aujourd’hui, au-delà des juristes que nous sommes, il y a un journaliste attitré qui est là pour parler à ces paires de ce qu’on doit faire et de ce qu’on ne doit pas faire. Vous savez, le viol c’est une infraction comme tout autres infractions qui demande la réunion de trois (03) éléments (élément matériel, élément légal et élément intentionnel) et que si l’un des éléments n’est pas bien cerné, là l’infraction ne peut pas cas même produire tous ses effets. Donc pour qu’il soit pédophilie, il faut au moins que les trois (03) éléments soient réunis. Et il est bon d’outiller davantage les journalistes qui à chaque fois assiste aux procès, vous savez le langage judiciaire est un peu difficile à percer mais nous osons espérer à l’issu de formation cas même, vous seriez bien outillé pour transmettre le message judiciaire. Ce message judiciaire qui est un peu difficile à percevoir par la population », a constaté Mme FAYE Aïssatou KANTE.