La Côte d’Ivoire a annoncé, de manière officielle, son retrait de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Selon plusieurs observateurs ce retrait progressif est dû au refus de Bamako de libérer les 46 soldats encore détenus et inculpés par la junte malienne de « pour « atteinte à la sûreté extérieure » du Mali.
Selon le communiqué adressé à l’Onu : « D’ordre du gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, la mission permanente confirme la décision de retrait progressif des personnels militaires et de police ivoiriens déployés au sein de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), telle qu’annoncé le 28 octobre 2022 par le ministre délégué Léon Kacou Adom, lors de son entretien avec le secrétaire général adjoint aux Opérations de paix, Monsieur Jean-Pierre Lacroix » peut-on lire.
Dans une lettre de son ambassadeur aux Nations unies, la Côte d’Ivoire annonce qu’il se retirera progressivement sa contribution militaire et policière à la force de maintien de la paix des Nations unies au Mali (Minusma), après qu’une quarantaine de soldats ont été arrêtés au Mali, en juillet, accusés d’être des mercenaires.
Abidjan a informé les Nations unies qu’elle stoppait la rotation des troupes et qu’elle ne remplacerait pas le personnel au sein de la Minusma, en août 2023. Une décision confirmée par deux sources sécuritaires ivoiriennes de haut niveau.
Pour rappel le le 10 juillet 2022, 49 militaires ivoiriens ont été mis aux arrêts à l’aéroport Modibo Kéita de Bamako. Les autorités maliennes les à inculpés pour « atteinte à la sûreté extérieure » du Mali. De son côté, le gouvernement ivoirien a indiqué, à plusieurs reprises, que les soldats arrêtés à Bamako sont des éléments de la Minusma. Face à cette situation, plusieurs médiations ont eu lieu sous la houlette du Togo. Trois (3) soldats, de sexe féminin avaient recouvré la liberté et regagner Abidjan. Malheureusement, les négociations ont accouché d’une souris. Exaspérée, la Côte d’Ivoire a décidé, de mettre fin à sa participation aux missions de maintien de la paix au Mali.
Une médiation ouest africaine dirigée par les présidents ghanéen et gambien Nana Akufo-Addo et Adama Barrow et du ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey, qui représentait le président Faure Gnassingbé ont rencontré les autorités militaires au pouvoir afin d’obtenir la libération des soldats détenus au Mali. Elle avait été mandatée par les dirigeants des Etats membres de la Cedeao réunis en sommet le 22 septembre pour essayer de trouver une issue à la querelle diplomatique qui oppose Bamako et Abidjan à propos du sort de 46 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet à leur arrivée au Mali.