La Banque mondiale va continuer d’accompagner le Sénégal dans son expansion du Registre national unique pour le porter à 1 millions de ménages vulnérables. L’annonce a été faites ce mardi lors du lancement des transferts monétaires exceptionnels destinés aux 542 956 ménages inscrits au Registre national unique (RNU). Le montant total de la somme à distribuer s’élève à 43 milliards 436 480 mille francs CFA, soit 80 000 francs pour chaque ménage inscrit sur le RNU à l’échelle du territoire national.
Selon Nathan Belete « c’est un grand honneur pour moi de prendre la parole à l’occasion de cet évènement très important de lancement de l’opération de transferts monétaires exceptionnels au Sénégal, au nom de la Banque mondiale et de tous vos partenaires engagés dans le secteur de la protection sociale. », a-t-il fait savoir.
« Pour cette opération a pour objectif de protéger les familles pauvres et vulnérables du Sénégal face aux effets des différentes crises que le pays a traversées depuis 2020. Je pense évidemment à la pandémie de la Covid-19 mais également aux effets négatifs de la guerre en Ukraine. En protégeant les familles vulnérables des crises, et en leur donnant les appuis nécessaires à leur autonomisation économique, le Sénégal investit dans son bien le plus précieux : sa population. Vous pouvez compter sur la Banque mondiale et l’ensemble des partenaires pour vous accompagner dans cet objectif. », soutient le directeur des opérations de la Banque mondiale.
Le gouvernement du Sénégal fait aujourd’hui le choix des transferts monétaires ciblés pour soutenir les familles pauvres et vulnérables. Il s’appuie sur un système de protection sociale performant, capable de mettre en œuvre une telle réponse forte et efficace. De nombreux pays avaient utilisé les transferts monétaires ciblés en réponse à la crise COVID, mais à ce jour peu l’ont fait pour répondre à la crise économique en cours. Le Sénégal rejoint ainsi un petit nombre de pays dans le monde hors-OCDE qui ont déployé des transferts monétaires ciblés, comme l’Argentine, le Brésil et les Philippines. Le Sénégal est donc un pionnier de cette approche ciblée et efficiente.
En effet pour le chef des opérations de la Banquer mondiale au Sénégal « les transferts monétaires présentent plusieurs avantages importants. Ils permettent un ciblage précis sur les populations les plus vulnérables, et contribuent ainsi à l’équité et à l’efficacité des dépenses sociales. Ils permettent également à chaque famille bénéficiaire de répondre à ses besoins particuliers, en faisant des achats auprès de commerçants et en dynamisant l’économie locale. Enfin, grâce à l’expansion constante de la téléphonie mobile et des opérateurs de paiement, les transferts peuvent maintenant se faire sous forme digitale sur l’ensemble du territoire. Ceci représente une grande opportunité car les paiements mobiles peuvent être effectués de façon directe et rapide pour tous les ménages vulnérables, comme nous pourrons le constater tout à l’heure. »
Si le Sénégal dispose aujourd’hui des outils pour mettre en œuvre une telle opération, c’est le fruit des efforts soutenus de construction d’un système de protection sociale adaptative solide. Ce processus a été initié dès 2012 sous votre leadership, et la Banque mondiale et d’autres partenaires sont fiers d’y avoir contribué.
Premier pilier du système de protection sociale, le Sénégal dispose du Registre National Unique (RNU), élaboré depuis 2012. Le RNU regroupe aujourd’hui près d’un tiers de la population la plus vulnérable du pays, identifiée par les communautés elles-mêmes. Le RNU a été intégralement mis à jour entre 2019 et 2021 et s’est vu institutionnalisé par votre décret du 2 août 2021. Le RNU permet aujourd’hui le ciblage rapide et équitable des transferts monétaires exceptionnels. Dans les mois à venir, la Banque mondiale va continuer d’accompagner l’expansion du RNU à plus d’1 million de ménages vulnérables.
Deuxième pilier : depuis 2013, le Sénégal met en œuvre le Programme national des Bourses de Sécurité Familiales (PNBSF), un programme de transferts monétaires régulier destiné aux familles les plus pauvres. Le PNBSF est maintenant intégralement financé sur budget de l’Etat, ce qui est unique dans la sous-région. Pour renforcer la résilience des familles les plus vulnérables, la Banque mondiale a accompagné le développement d’un programme de soutien productif aux ménages : c’est le programme Yokk Koom Koom, qui permet aux bénéficiaires d’améliorer leurs activités économiques et de trouver leur chemin pour sortir de la pauvreté. Ce programme va être étendu à l’ensemble du territoire en raison de son efficacité.
Enfin, ces dernières années le Sénégal a développé un troisième pilier, à savoir la réponse aux chocs. Le système de protection sociale a ainsi été mobilisé pour soutenir les familles impactées par des chocs climatiques comme les inondations, les incendies ou encore l’insécurité alimentaire. Les paiements mobiles ont ainsi été utilisés plusieurs fois avec succès.