De Youssouf DIMMA, correspondant TerangaNews à Ziguinchor
La surmédiatisation les 1er et 2 juin dernier des dix cas positifs de Covid-19 enregistrés chez les enseignants venus de la région de Dakar, au niveau de celle de Ziguinchor, ayant été à l’origine du report in extremis et sine die de la rentrée des classes sur toute l’étendue du territoire national, crée de gros ennuis à cette catégorie d’agents de l’Etat.
En effet, ces enseignants continuent non seulement de faire enregistrer des cas contacts dans la partie sud du pays, mais aussi ils sont pointés du doigt et certaines populations n’hésitent plus à s’en méfier ouvertement.
Pour les cas contacts, ce mercredi 10 juin parmi les cas enregistrés à travers le pays, un est prélevé dans le département d’Oussouye.
lI s’agit, selon nos sources, d’un enseignant ayant eu des constats avec l’un de ses collègues revenus de la région de Ziguinchor via le convoi de bus de transport en commun organisé à partir de Dakar il y a moins de deux semaines.
Hier mardi 09 juin déjà, parmi les cas contacts enregistrés dans la région de Ziguinchor, figurait déjà un bébé d’environ cinq mois contaminé par sa propre mère enseignante de son état.
Autant de faits parmi d’autres qui ont poussé certaines populations à se méfier ouvertement des enseignants ; une méfiance qui frise à bien des égards la stigmatisation pure et simple.
Si l’on en croit ce surveillant dans un collègue sis au quartier Boucotte, qui a requis l’anonymat, « nous faisons l’objet de stigmatisation partout où nous passons, nous avons désormais honte de nous présenter comme enseignants en public sous peine d’être pointés du doigt ; les gens nous fuient ».
Pour son collègue en service dans l’administration éducative locale, ayant lui aussi requis l’anonymat, « un de nos collègues en service à Oussouye a eu tout le mal du monde pour s’établir à nouveau au village dans lequel il sert car les populations se méfient manifestement de lui, certains s’éloignent de lui ouvertement sous prétexte qu’il serait porteur du coronavirus en tant qu’enseignant ».
C’est dire que l’Etat, à travers le ministère de l’éducation nationale et son administration déconcentrée, a du travail de communication à faire sinon notamment dans les localités reculées du pays où les rumeurs supplantent les bonnes informations, pour corriger cette nouvelle image de l’enseignant lambda, du moins dans la région de Ziguinchor.