L’Espagne a franchi jeudi le cap des 4 000 décès liés au coronavirus, avec 655 décès enregistrés dans les dernières 24 heures. Le pays est le deuxième le plus touché en Europe, et enregistre le deuxième bilan le plus élevé au monde, derrière l’Italie.
Depuis le début de la semaine, le nombre de décès connaît une tendance inquiétante dans ce pays : une hausse de 19 % jeudi, toutefois légèrement inférieure à celle des deux derniers jours, qui se situe entre 25 % et 30 %. Le ministre de la Santé, Salvador Illa, a déclaré que l’Espagne serait proche du « pic de l’épidémie » des infections à Covid-19, ce qui signifierait le début d’une phase de stabilisation.
La veille, le pays dépassait la Chine en terme de décès lés au coronavirus, avec 3 434 morts. La région de Madrid à elle seule déplore plus de la moitié des morts (avec 2 090), devant la Catalogne (672). La patinoire de la capitale a été transformée en morgue géante.
Le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, qui avait mis le pays en état d’alerte le 14 mars, s’apprête à prolonger de deux semaines, jusqu’au 11 avril, le confinement presque total des 46,6 millions d’habitants, dont il vante le comportement.
La situation est loin de s’améliorer. Les tests de dépistage issus de kits récemment arrivés de Chine ne sont pas efficaces, a annoncé El Pais, jeudi. « Ils ne détectent pas les cas positifs comme prévu », explique une source anonyme qui a participé aux tests préliminaires effectués par des laboratoires de microbiologie des grands hôpitaux de la capitale. Les résultats révèlent une sensibilité de 30 % alors qu’ils devraient dépasser 80%, selon les données fournies au gouvernement.
Ailleurs, plus de 481 230 cas d’infection ont été diagnostiqués dans 182 pays et territoires, dont au moins 258 068 en Europe, le continent le plus touché.
Il existe des « signes encourageants » de ralentissement du nouveau coronavirus sur le territoire européen en dépit d’une situation toujours grave, a estimé jeudi la branche Europe de l’Organisation mondiale de la Santé.
Avec AFP