De Adama SENE, Correspondant TerangaNews à Saint-Louis
Un an après sa mise en place, un atelier de restitution des résultats de l’étude sur la rentabilité économique et financière des investissements dans des infrastructures de stockage supplémentaires pour le riz produit dans la Vallée du Fleuve Sénégal via le projet du système de récépissé d’entrepôt (SRE) s’est tenu dans la capitale du Nord. Un système qui a un impact sur les différents maillons de la chaîne, mais dont la mise en œuvre tarde à atteindre les objectifs escomptés. Sur l’inventaire des 700 entrepôts disponibles dans la vallée, seuls 111 sont aptes à entrer dans le système après quelques réhabilitations.
Afin d’éviter aux producteurs des pertes post récolte, le bradage des récoltes et, surtout, d’attirer le financement bancaire dans l’Agriculture, le Gouvernement, en partenariat avec la Société Financière Internationale du Groupe de la Banque Mondiale (IFC), travaille depuis d’un an à mettre en place le SRE, un système structuré de commercialisation des productions agricoles. Cependant, ce projet connait encore des lenteurs dans son exécution sur le terrain. A en croire le représentant de l’IFC, le faible taux de participation est dû à plusieurs raisons. « Exemple la méthodologie que nous avions utilisés dans le cadre de l’évaluation. Une méthodologie que beaucoup d’acteurs n’avaient pas compris et qui excluait une partie des producteurs. L’autre élément aussi, c’est le peu de transaction que nous avons notés dans le cadre de cette opération pilote. Un magasin pilote a été mis en place et les potentiels déposants étaient dans des distances plus ou moins longues par rapport à l’entrepôt.
Il y a aussi un autre aspect qui est très important, c’est l’incertitude même du producteur pour voir son stock accepté au niveau du magasin, parce qu’il y a un système d’homologation que nous avons mis en place et ce n’est pas tout stock qui arrive, qui entre dans l’entrepôt. Il faudrait passer par cet agréage qualité. D’où la réticence de beaucoup de producteurs qui étaient un peu frileux » a reconnu Amadou Bâ. Des manquements que le Coordonnateur de Projet pour la mise en place du Système Récépissé d’Entrepôt de marchandises (SRE) au Sénégal a confirmé malgré le statut de la Vallée du Fleuve Sénégal qui a été choisi comme test de SRE puisque l’essentiel du riz paddy provient de cette partie du pays où se trouve déjà implanté, l’essentiel des aménagements hydro-agricoles, des infrastructures de stockage et des unités de transformation. Selon Magatte Ndoye, l’inventaire a permis de relever des infrastructures disponibles mais pas aptes à entrer dans le système de récépissé. « Plus de 500 entrepôts ont été recensés, mais seuls 111 sont dans un état capables de servir correctement après des travaux de réhabilitation. Et ce nombre n’est que la capacité de stockage de 94.000 tonnes de riz. C’est pourquoi nous avons identifié des sites pour implanter des magasins de plus de 200. 000 tonnes », a annoncé-M. Ndoye.
Avant de poursuivre que les perspectives sont bonnes même si il faut reconnaître le processus va prendre du temps. La rencontre a permis de montrer aux différents acteurs, les opportunités en termes d’investissements dans les infrastructures de stockage. Parce que est un des piliers essentiels d’un système de récépissé d’entrepôt c’est d’avoir des infrastructures de stockage aux normes » a rappelé Amadou Bâ. Il faut signaler, suite à la promulgation par le Président de la République de la loi 2017-29 du 14 juillet 2017 portant Système de Récépissé d’Entrepôt de marchandises au Sénégal et l’adoption par le Conseil des Ministres du 30 octobre 2019 du décret d’application de la loi qui consacre la mise en place de son cadre légal et réglementaire, le SRE permet, aujourd’hui, à des professionnels de l’entreposage agréés, d’émettre des récépissés reconnus comme garanties par les institutions de financement.