Au pouvoir depuis 1989, soit trente ans passé à la tête de ce pays d’Afrique du nord, le président soudanais Omar el-Béchir âgé de 75 ans, a été destitué par l’armée. Il a été arrêté par l’armée qui annonce la mise en place d’un conseil de transition qui sera tenu par les militaires.
« J’annonce, en tant que ministre de la Défense, la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef », a déclaré le général Awad Ibn Awf, vice-président et ministre de la Défense, sur la chaîne d’État, ce jeudi à la mi-journée. Il a également annoncé la mise en place d’un Conseil de transition militaire et dévoilé une série de mesures pour cet état d’urgence qui restera en vigueur durant les trois prochains mois, parmi lesquelles la fermeture des aéroports et un couvre-feu commençant à 22 heures.
Selon le magazine Jeune Afrique, « les dirigeants des forces armées doivent remettre le pouvoir à la population. Nous n’accepterons pas d’autre autorité que civile », a cependant prévenu, dans la matinée, la Sudanese Professionals Association (SPA), l’épine dorsale du mouvement révolutionnaire qui dure au Soudan depuis le 19 décembre dernier. Et, à en croire les images diffusées sur les réseaux sociaux après l’annonce d’Ibn Awf, la peur et la colère ont pris le pas sur l’allégresse dans les rues de la capitale.
Omar el-Béchir est tombé après plus de trois mois de manifestations contre son pouvoir, et des consultations sont en cours pour former un conseil de transition, a appris Reuters jeudi auprès de plusieurs sources gouvernementales à Khartoum et d’un ministre d’un gouvernement provincial.
De source soudanaise, on déclarait à Reuters que le président Béchir avait été assigné à résidence au palais présidentiel, tout comme un certain nombre de ses collaborateurs.
Comme une ère de « printemps arabe », Omar El Bachir est emporté par la ruée des manifestants comme son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika.
Jeune Afrique