L’Association sénégalaise des utilisateurs des Tics (ASUTIC) et des organisations tels que Access Now, Article 19 et Africanistes sont toujours préoccupées par une possible coupure de l’internet le jour du scrutin de la présidentielle du 24 février 2019. Face à la presse mardi 19 février, Ndiaga Ndiaye, président de l’ASUTIC explique que leurs craintes sont nées du vote de la loi portant régulation des télécommunications, le 28 novembre dernier, les discours des hommes politiques appelant à lutter contre les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux, leur demande incessant à réguler les réseaux sociaux.
Ndiaga Gueye note qu’en Afrique, c’est une tendance de couper l’internet, de ralentir la connexion, ou cibler les réseaux sociaux et des sites qui sont tout simplement bloqués, comme au Congo, au Zimbabwe et au Mali, lors d’élections présidentielles. Il relève que dans le Code des télé-communications, il est écrit que « les fournisseurs d’accès internet, les opérateurs doivent se conformer aux décisions des autorités judiciaires et administratives ». Ce qui veut dire, selon lui, qu’une « administration peut demander aux opérateurs de couper, ralentir ou bloquer l’accès à internet ou perturber les réseaux sociaux et même le réseau téléphonique ».
« Les journalistes ne peuvent pas être dans tous les bureaux de vote du Sénégal. Et, s’il y a un incident embarrassant et que les autorités veulent l’étouffer, la meilleure façon de le faire c’est de perturber les réseaux », dit-M.Gueye.
Il n’a pas manqué de déplorer l’absence de réaction des autorités et des opérateurs et même des candidats de l’opposition, interpellés sans succès. « Ce combat, nous le menons depuis mai 2017. Mais, même la société civile ne nous prête pas main forte ». Et Pape Ismaila Dieng, journaliste bloggeur et membre d’Africtivistes, de conseiller, s’il y a coupure d’internet, de contourner en téléchargeant dès maintenant des applications ».