De Abdoulaye Faye, correspondant de Téranganews à Diourbel
Dans le département de Diourbel, les jeunes et adolescents sont souvent dans la délinquance juvénile à cause notamment de la pauvreté. Agressions, drogue, ces jeunes touchent à tout. Et, pire, ils sont parfois sous l’emprise de la drogue et le cannabis communément appelé « chanvre indien » est la drogue la plus accessible et la plus utilisée.
Dans le quartier de Thierno Kandji, un groupe de jeunes se partagent un joint de chanvre indien enveloppé dans un bout de papier. Pour eux, ce moment est unique. Sous couvert de l’anonymat, ils se confessent à Téranganews.
« Fumer du chanvre indien me permet de me libérer de tous mes soucis et de cogiter pendant un certain temps. J’ai l’esprit tranquille et le corps super léger. Je suis étudiant en première année de sociologie. J’ai commencé à prendre le chanvre indien au collège parce qu’il y avait un grand qui m’en vendait par petites quantités et finalement, je m’y suis habitué », explique-t-il.
« Durant les grandes vacances scolaires, je me trouve un petit boulot et avec mes amis, on se cotise pour avoir un joint à nous partager. On prend notre dose, on est tranquille dans notre coin et on dérange personne ».
Cet ancien fumeur de chanvre indien devenu aujourd’hui agent de sécurité de proximité, confie s’être passé par là.
« Je suis passé par la même galère que ces jeunes avant de devenir actuellement ce que je suis. Il y avait nos grands qui fumaient du chanvre juste derrière notre école et en les fréquentant, on a chopé le virus depuis 1988. Au Sénégal, il y a de rares personnes qui cultivent du chanvre indien. La plupart du temps, on s’approvisionne depuis la Gambie, le Mali, et même la Casamance. Les zones qui sont en conflit sont plus adaptées à la culture du chanvre indien. Mais depuis 2014, après 26 ans, j’avais réalisé que ce n’est pas bon de fumer du chanvre indien».
Malgré ces ravages, le chanvre indien est plus que jamais utilisé par les adolescents. La plupart du temps, ils le font au péril de leur santé et même de leur vie.
A Diourbel, la prise en charge des jeunes victimes d’addictions est problématique.
Loin des structures de prise en charge et sans contrôle parental, ces jeunes demeurent prisonniers de leur addiction.