De : Thierno Baye DIÈNE, correspondant de Téranga News à Matam
Les temps sont durs, les femmes du monde rural l’ont constaté à leurs dépens. Elles travaillent nuit et jour pour subvenir aux besoins de leur famille.
C’est ce qu’à sans doute compris Fama Camara qui tient son étal depuis plusieurs années maintenant pour approvisionner les femmes de son quartier, en légumes et subvenir avec les revenus de cette vente aux besoins de sa famille.
Cette habitante de Thilogne, localité située à 50km au nord de Ourossogui, région de Matam parcourt chaque jour une bonne vingtaine de kilomètres pour trouver des légumes fraîches.
Debout avant le lever du soleil direction Galoya, village situé à une vingtaine de kilomètres de Thilogne. C’est labas ou cette femme dévouée aille s’approvisionner en légumes.
« C’est très dur de faire ce trajet d’autant plus que la route est en construction. Les déviations sont longues et les transports en commun ont augmenté leurs tarifs ».
Malgré cette kyrielle d’obstacles, Fama Camara n’abdique pas. Son étal est toujours achalandé au grand bonheur de ses clientes qui y trouvent leur compte.
Elles sont nombreuses à préférer son étal aux tables du marché. Chez Fama, les prix sont loin d’être exorbitants et en plus il y a toujours possibilité de prendre à crédit.
« Je connais la situation des ménages et je comprends les difficultés auxquelles elles font face. Alors je n’hésite pas à leur faire du crédit même si ça plombe mes revenus », confie la bonne dame.
Ce petit commerce bien que fastidieux rapporte tout de même des revenus non négligeables. Mais la dame réinvestit la totalité de ses gains pour subvenir aux besoins de sa famille.
« J’ai des enfants qui sont majoritairement des élèves. C’est moi qui assure tous leurs frais de scolarité sans compter leurs habits et autres. Parfois, je ne parviens pas à faire face aux nombreuses charges quotidiennes. Je suis dans l’indigence mais je n’ai jamais bénéficié de la bourse de sécurité familiale. Mais « alhamdoulilah », confesse Fama.
Fama Camara à l’image de la plupart des femmes en milieu rural ne ménage pas ses énergies pour tenir la dragée haute à une pauvreté qui gagne clairement du terrain dans les zones non urbaines.