Daouda SOW, envoyé spécial à Kédougou.
Réunis à Kédougou, les acteurs de la protection de l’enfant ont procédé à l’évaluation et au partage des résultats du projet de renforcement des systèmes de protection de l’enfant au Sénégal contre les abus sexuels, l’exploitation et la maltraitance. Il s’agit d’un projet de l’ONG World Vision en partenariat avec le centre de guidance infantile et familial et l’ONG la Lumière. Financé à hauteur de 804.000 euros, soit plus de 526 millions de francs CFA par l’union européenne, le programme se déroule sur une durée de 3 ans 2016-2019 et intervient dans les localités de Dakar, Thiès, Diourbel (Mbacké), Kédougou (Saraya).
Avec comme objectifs, la mise en place des programmes de sensibilisation et mise en réseau (prévention) et la prise en charge d’enfant victime d’exploitations sexuels dans les zones cibles (approche intégrée, prévention et prise en charge axée sur les besoins spécifiques des enfants et de leur famille), World Vision a eu avec ses partenaires à enregistrer des résultats probants, en reconstruisant des vies pour les enfants victimes de violences en outillant aussi les acteurs pour une meilleure prise en charge de ces victimes.
D’où l’atelier tenus à Kédougou pour partager les résultats du projet avec les autorités déconcentrées, locales, les différents acteurs de la protection de l’enfant, ainsi que les partenaires techniques et financiers. A cet effet, le maire de la commune de Saraya, Gassamo Dembélé se prononçant au nom des autorités locales a « salué la pertinence du projet qui cadre parfaitement avec l’intérêt que les pouvoirs publics accordent au secteur de la protection de l’enfance ». Lui emboitant le pas l’adjoint au préfet de Kédougou, Omar Mamadou Sow présidant la séance au nom du gouverneur de la région, a rappelé la pertinence de sensibiliser à la base les victimes, afin qu’elles puissent mieux se défendre face aux violences. « Les enfants doivent connaitre leurs droits pour mieux les défendre, d’où l’intérêt de ce projet de renforcement des systèmes de protection de l’enfant » a laissé entendre M. Sow.
Un avis partagé par le partenaire financier, l’union européenne à travers Mme Boundaw Cissé pour qui le projet a contribué à « améliorer la qualité d’accueil des victimes et à aider ces enfants victimes à travers les différents mécanismes, à dépasser ces moments difficiles pour faire face à la vie ». L’UE qui s’est dite disposée à appuyer, invite les différents acteurs à la durabilité d’un tel projet pour veiller à sa pérennisation.
Les autorités publiques ont également suggéré à World Vison de tout mettre en œuvre pour assurer une transition du projet qui tire à sa fin en 2019, au gouvernement, afin que sa continuité puisse être assurée à travers les CDPE, comités départementaux de protection de l’enfant. D’ailleurs la principale recommandation après la fin du projet est d’inviter les populations à assurer la continuité des actions déjà menées, pour ainsi prendre le relais des ONG et partenaires techniques et financiers.
« Le projet est en adéquation avec la SNPE, stratégie nationale de protection de l’enfant, avec des systèmes constitués de l’ensemble des lois, politiques et réglementations, qui visent à apporter à l’enfant les besoins holistiques appropriés », selon le représentant des pouvoirs publics, M. Souleymane Dia de la direction de l’action sociale. Pour une meilleure prise en charge des victimes, le projet a intégré les différents acteurs à la base.
Rôles et responsabilités des acteurs communautaires
Il s’agit des maires qui veillent au respect des orientations de l’Etat formulées dans la SNPE ; de l’ICP, infirmier chef de poste pour les prestations d’urgence ; les délégués de quartier et chefs de village dans la veille à la collecte des données liées la protection de l’enfant ; les imams et les clergés dans le cadre de la régulation sociale ; les relais communautaires pour l’identification, l’accueil, l’écoute, le référencement et le suivi des victimes/suivi/soutien scolaire ; les agents de santé communautaires dans l’assistance des femmes et des jeunes filles en matière de santé de la reproduction et les directeurs d’école pour la veille au respect des droits de l’enfant dans le cadre scolaire (respect de la loi sur l’obligation scolaire de 06 à 16 ans-Loi n2004-37 modifiant et complétant la loi d’orientation de l’éducation nationale n96-22 du 16 février 1991.
Des résultats et changements ont pu être enregistrés grâce à la synergie des différents acteurs.
Changements et effets observés
-pise en charge efficiente des victimes à travers les réseaux de prestation
-amélioration du bien-être émotionnel des victimes
-les enfants victimes retrouvent leurs imaginaires d’enfants et développent des capacités de résilience
-meilleure prise ne charge des victimes référencées
-compréhension de la problématique
-meilleure synergie entre les acteurs
-meilleure diligence des dossiers dans les commissariats et gendarmeries