Un des signes distinctifs par lesquels l’on identifie le croyant véritable est la résignation devant les arrêts divins, même si cruels puissent-ils paraître.
A l’en croire, tout en cet homme exceptionnel que tous appellent affectueusement et respectueusement Cheikh Fallou ou El Hadji Fallou, porte les stigmates d’une sainteté incontestable.
C’est de sa naissance qu’il s’agit aujourd’hui, c’est de sa naissance que l’on parle. C’est en 1888 qu’il est né à Darou Salam. En effet Serigne Fallou vit le jour exactement la vingt septième nuit du mois lunaire de Rajab, (ndeyi koor dans le calendrier local). Dans la religion musulmane, il est dit que cette date correspond à la date d’anniversaire du voyage nocturne du Prophète (en compagnie de l’Ange Gabriel) dont il ramena le rituel des cinq prières, si fondamental en Islam. Le Magal du Kazu Rajab marquant son anniversaire est un événement très connu, où se pressent des centaines de milliers de talibés fervents.
A cela s’ajoute la réaction du Cheikh lorsqu’il il fut informé de cette naissance. Il aurait alors vivement exprimé sa gratitude à Dieu en concluant que si ce nouveau n’était pas apparu dans sa famille, il se serait mis à sa recherche pour aller le retrouver, où qu’il puisse être.
C’est sans doute pour toutes ces raisons que certains disent qu’il y a des coïncidences si lourdes de significations et si riches en bienfaits de toutes sortes pour l’humanité, qu’il faut y voir un signe de la miséricorde divine.
Entreprise depuis une quarantaine d’années maintenant, la célébration de l’anniversaire de la venue au monde de Serigne Fallou, auquelle l’on a donné le nom de Kazu Rajab, a fini par prendre une ampleur telle qu’aujourd’hui, elle déborde largement de nos frontières nationales. Pour notre compréhension à tous, précisons tout de suite la signification du vocable « Kazu Rajab « . Il est formé à partir de l’équivalence de la valeur numérique des caractères arabes servant à l’écrire : (kâf = 20 ; zâ = 7, soient 27) ce qui nous amène à la 27ème nuit du 7ème mois lunaire du calendrier musulman ( Rajab).
La célébration par Serigne Fallou
La tradition de la célébration du Kazu Rajab, remonte aux années 60, précisément à l’an 1963. Cette année-là, son anniversaire venu, Serigne Fallou a quitté Touba quelques temps avant le coucher du soleil pour se rendre à Darou Salam, son lieu de naissance, pour y passer la nuit en prières. Il en fut ainsi pendant des années avant qu’une réelle rupture dans le cérémonial de la célébration ne soit marquée.
A cette occasion, Serigne Fallou fut accompagné d’une délégation de dignitaires religieux entre autres, Serigne Modou Khary Niang, Serigne Modou Faty Khary et quelques membres de sa propre famille comme Serigne Modou Bousso Dieng et Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké.
Sens de la célébration
Un jour, s’adressant à Serigne Modou Mamoune NIANG, Serigne Fallou aborda son sujet par ces termes : » Je sais que ce jour vous tient beaucoup à cœur. Je vais donc vous expliquer ce qu’est sa signification profonde et, par conséquent, les motivations qui m’ont conduit à le prendre en considération, afin que vous puissiez maîtriser les modalités de sa célébration.
Dans Sa grande miséricorde, DIEU m’a accordé une grâce infinie. Il a fait coïncider ma naissance avec la date d’anniversaire de ces événements miraculeux. Il a plu à notre Seigneur que je sois né un vendredi, 27ème jour du mois lunaire de Rajab, de l’an 1306 de l’Hégire (1886).
Ce jour est donc pour moi un prétexte de lui rendre grâce et d’exprimer ma reconnaissance à l’endroit de Cheikhoul Khadim.
Depuis, j’ai pris l’habitude, à cette date, de me rendre à Darou Salam, où je suis né, afin de m’y consacrer, toute la nuit durant, à la lecture du Coran et des Panégyriques du Prophète (P.S.L.), en guise de témoignage de grâces au Cheikh. Pourquoi dès ma sortie de ma retraite je viens ici, chez Serigne Affia ? C’est pour réaffirmer et raffermir les liens de fraternité qui me lient à cette maison où vécut ma mère Sokhna Awa BOUSSO« .
Après cette mise au point, Serigne Modou Mamoune NIANG, au nom de toute la famille, prit l’engagement de perpétuer cette célébration, tant qu’il restera en vie. Serigne Fallou fut rappelé à DIEU cette même année. Mais pendant les deux années qui suivirent, fidèle à sa parole, Serigne Modou Mamoune NIANG s’est employé à donner à la célébration du Kazu Rajab l’éclat qui lui convient.
Depuis lors tous les Khalifes de Serigne Mouhamadou Fadel veillent à la célébration du KAZU RAJAB. L’on se souvient de Serigne Mouhamadou Lamine Bara qui s’y était toujours consacré jusqu’à son accession au magistère suprême du Mouridisme.