De Thierno Baye DIENE, Matam
Comme annoncé, il y a quelques jours, les populations de Matam commune ont battu le macadam ce lundi 12 mars au matin pour dénoncer la situation qu’elles trouvent scandaleuse de leur localité. Sous un chaud soleil, les centaines de manifestants ont rivalisé d’ardeur pour crier à tue-tête « Matam, tout va mal, ISEP dioni dioni », ce slogan gravé en gros caractère sur quelques-unes des pancartes était scandé par la foule qui a quitté l’angle Fadel de Matam pour atterrir à la préfecture.
La colère et la frustration étaient les sentiments qui se lisaient le mieux sur les visages des manifestants qui veulent désormais que « la dignité de leur région soit réhabilitée ». Seydou Abdoul Ba portait leur parole : « aujourd’hui, Matam est l’une des capitales régionales les moins nanties en infrastructures, il y a des programmes de l’Etat qui ont été dédiés à la région mais jusque-là, on tarde à voir leurs réalisations. Les populations de Matam se sont senties oubliées d’où cette marche. Les populations exigent la réhabilitation de la dignité de Matam. »
Dans le domaine de l’éducation, l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel(ISEP) était le projet phare pour fixer les jeunes étudiants. Cependant depuis son annonce il y a plus de 3 ans, le démarrage des travaux n’est pas encore effectué alors que le début des cours est déjà prévu pour octobre 2018 renseigne toujours le coordonnateur du mouvement Groupement Yaakar Matam « l’ISEP de Matam est le seul dans tout le Sénégal qui n’est pas encore construit. Jusqu’à présent, les travaux n’ont pas démarré, ce qui veut dire que l’ouverture officielle ne se fera pas en octobre prochain comme annoncé par les autorités ».
L’absence de spécialistes dans l’hôpital de Matam a été vivement déplorée par ces populations qui se disent « lasses d’écouter les promesses ». Après la remise du mémorandum au préfet Diadia Dia, les manifestants ont pris l’engagement devant l’autorité de mettre en péril l’hégémonie de la mouvance présidentielle dans cette région que les leaders apèristes considèrent comme « le titre foncier du Président Macky Sall » si jamais leur localité ne fait pas peau neuve d’ici aux élections.