Le géant des réseaux sociaux, Facebook se retrouve au centre d’une polémique qui concerne aussi bien les Etats Unis que la Grande Bretagne. Les données de 50 millions de ses utilisateurs auraient été utilisées à leur insu par une société américaine dénommée Cambridge Analytica, spécialisée dans l’analyse de données à des fins électorales. Ces données auraient permis d’influencer le vote de ces millions de votants au profit de Donald Trump.
Cambridge Analytica est payée par l’équipe de Trump afin que la société cible les électeurs et influencent leur vote. La start-up a ainsi utilisé les données qui portent sur l’âge, le sexe, les tendances politiques, les produits achetés, les lieux de consommation etc. pour « prévoir, comprendre et influence » leur choix.
Pour avoir accès à ces informations, la société s’est attaché les services d’un chercheur à l’université de Cambridge qui travaille également pour la maison mère, SCL. Aleksandr Kogan puisque c’est de lui qu’il s’agit a conçu une application nommée Thisisyourdigitalelife présentée comme destinée à la recherche universitaire.
Les 270 000 internautes qui ont téléchargé cette application ont permis l’accès à leurs amis Facebook permettant ainsi à Cambridge Analytica d’aspirer leurs données. Ces données auraient été dérobées sans que les concernés s’en aperçoivent.
Cependant, l’entreprise nie avoir utilisé ces données dans le cadre de la campagne de Donald Trump. Elle affirme avoir détruit les données Facebook que lui avait fournies Aleksandr Kogan.
Cambridge Analytica fully complies with Facebook’s terms of service. We are in touch with Facebook now and can confirm that we do not hold or use any data from profiles https://t.co/YD8kFXCFTL
— Cambridge Analytica (@CamAnalytica) 17 mars 2018
Depuis que cette polémique a éclaté, Facebook est plongé dans une crise historique. Le réseau social voit son cours en bourse dégringoler et a chuté de près de 7% rien que lundi et de 3% le lendemain. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook a été convoqué dans la foulée par les députés britanniques et par le parlement européen pour s’expliquer.
Le vice-président et directeur juridique de Facebook Paul Grewal, a sorti un communiqué après que des médias ont révélé que le réseau social américain était au courant de cette affaire depuis 2015. « En 2015, nous avions appris qu’Aleksandr Kogan nous avait menti et avait violé la politique de la plateforme en transmettant les données récupérées sur une application utilisant une interface de connexion Facebook à SCL/Cambridge Analytica », confesse Grewal. Le réseau social s’est par la suite contenté de supprimer l’application sans engager de poursuites judiciaires.
« Il y a plusieurs jours, nous avons reçu des informations selon lesquelles, contrairement aux promesses qui nous avaient été faites, toutes les données n’ont pas été détruites », avoue Paul Grewal. Le New York Times , lui, affirme que des copies des données obtenues par Cambridge Analytica existent toujours, et que certains journalistes ont même pu les consulter.