L’éducation est dans la ligne de mire des Présidents sénégalais et français. Dans un communiqué, Macky Sall et Emmanuel Macron de la France invitent les dirigeants du monde entier à Dakar pour traiter la crise mondiale de l’éducation et transformer les résultats scolaires et les opportunités pour des millions d’enfants.
Le constat que dans de nombreux pays en développement, l’éducation est largement sous-financée et le soutien des bailleurs est en déclin depuis quelques années est ce qui motive cette initiative.
L’on estime à 264 millions le nombre d’enfants non scolarisés, et de nombreux millions sont scolarisés mais n’apprennent pas. Si rien ne change, la moitié des jeunes dans les décennies à venir posséderont à peine les compétences de fin de cycle primaire. Ils seront mal préparés au marché du travail du 21ème siècle.
« La Conférence pour le financement du Partenariat Mondial pour l’Education doit marquer le début d’une nouvelle ère en matière de financement de l’éducation, s’appuyant sur un engagement politique croissant à améliorer les acquis scolaires pour les filles et les garçons dans le monde entier » a déclaré Julia Gillard, présidente du Conseil d’administration du GPE.
Pour ce faire, un projet de financement sera mis en place. Les dirigeants des pays donateurs et des pays en développement devront s’engager à augmenter de façon substantielle le financement de l’éducation afin d’accélérer les progrès sur la voie de l’Objectif de développement durable des Nations unies en matière d’éducation. Pour initier l’augmentation du financement de l’éducation, le Partenariat Mondial pour l’Education cherche à accroître son budget pour atteindre 2 milliards de dollars par an d’ici 2020, conformément aux recommandations de la commission internationale sur le financement des opportunités éducatives dans le monde.
« La conférence de financement du Partenariat Mondial pour l’Education est la première opportunité de transformer l’engagement politique en soutien tangible » a déclaré António Guterres, secrétaire-général des Nations Unies. « Financer l’éducation est en effet le meilleur investissement que nous puissions faire, » poursuit-il.
Pour atteindre cet objectif, tous les partenaires devront augmenter leur financement, les pays donateurs fournissant 3,1 milliards de dollars sur la période 2018 – 2020, les pays en développement devront quant à eux allouer au moins 20% de leur budget total à l’éducation. Les fondations à vocation philanthropique et les bailleurs du secteur privé devront accroître leurs contributions ciblées. Environ 870 millions d’enfants, dont près de 80 % des enfants non scolarisés dans le monde, vivent dans les 89 pays en développement éligibles au soutien du GPE. Le GPE mobilise le financement en faveur de l’éducation et soutient les pays en développement pour qu’ils construisent des systèmes éducatifs effectifs, fondés sur une planification et des politiques basées sur des données probantes.
La conférence de financement du Partenariat Mondial pour l’Education « Un investissement pour l’avenir » se tiend à Dakar, au Sénégal, les 1er et 2 février 2018, respectivement à l’hôtel Radisson Blue et au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD). La conférence enregistre la présence des Présidents Macky Sall et Emmanuel Macron, Julia Gillard, Présidente du conseil d’administration du Partenariat Mondial pour l’Education et l’ex-Premier Ministre de l’Australie Alice Albright, directrice générale du Partenariat Mondial pour l’Education. D’autres délégués sont présents, tels que des chefs d’État, des ministres, des entrepreneurs, des philanthropes, des leaders de la société civile et des ambassadeurs de la cause de l’éducation.
Le Partenariat Mondial pour l’Education rassemble les gouvernements des pays en développement, pays donateurs, agences multilatérales, organisations de la société civile et représentants du secteur privé pour planifier et bâtir des systèmes éducatifs robustes afin d’obtenir des acquis scolaires équitables et de qualité. Sa priorité est de soutenir les communautés et pays vulnérables.
Ce qui fait que depuis sa création en 2002, le GPE a engagé plus de 4,7 milliards de dollars pour aider plus de 60 pays en développement, dont 28 pays touchés par la fragilité et les conflits, à bâtir et renforcer leur système éducatif afin qu’il soit solide, résistant et durable.
En conséquence, les pays en développement soutenus par le Partenariat Mondial pour l’Education affichent des résultats mesurables :
72 millions d’enfants supplémentaires scolarisés dans le primaire en 2015 comparé à 2002.
76 % d’enfants ayant achevé le cycle primaire comparé à 63 % en 2002.
74 % de taux d’achèvement du primaire pour les filles, comparé à 57 % en 2002.
Les pays en développement partenaires du GPE ont augmenté leur propre investissement dans l’éducation et le font à un rythme plus rapide que les pays hors partenariat.