Le « pacte d’engagement pour l’élimination du paludisme au Sénégal » du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a été signé, ce vendredi 17 novembre à Dakar, par l‘Association des maires du Sénégal (AMS).
Ce pacte représente une opportunité d’engager une profonde mutation de gestion de la santé et du paludisme en particulier en s’appuyant sur la mobilisation collective. C’est dans ce contexte que le cadre de concertation des partenaires de la lutte contre le paludisme propose que cette mutation s’organise autour d’un « pacte d’engagement pour l’élimination du paludisme au Sénégal ».
Selon Dr Moustapha Cissé, coordonnateur national du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), les partenaires internationaux exigent aujourd’hui l’implication des collectivités locales et du secteur privé. « On a dés lors besoin de l’engagement politique des élus locaux.Cette mobilisation des collectivités locales est nécessaire car, la santé est une compétence transférée. Toutes nos interventions ont besoin de votre appui en identifiant des points qui ont plus besoin des financements injectés. Vous pouvez aussi identifier les secteurs qui ont besoin de gratuité », a dit Dr Cissé au cours de la cérémonie de signature dudit pacte.
Pour Oumar Bâ, secrétaire permanent de l’Association des maires du Sénégal, il n’y a pas un secteur aussi pris en compte par les collectivités locales que celui de la santé.
« La présence massive des élus locaux à cette cérémonie est également un engagement pour la santé. L’acte symbolique ne doit pas être considéré comme une fin en soi, mais comme un point de départ de notre lutte efficace contre le paludisme. Cela suppose qu’il y ait un dispositif d’appui et de suivi que chaque collectivité locale mettra en place pour qu’on puisse un jour évaluer la lutte », a dit Oumar Bâ.
Poursuivant, il a souhaité des sessions de renforcement des capacités et mettre en place un dispositif de suivi de l’évolution de la maladie dans nos collectivités locales. « Nous devons réfléchir sur un dispositif global de l’implication des maires dans les questions de santé. Nous souhaitons être des acteurs de développement de la Santé. Pour ce faire, nous voulons être impliqués en amont et en aval. Le maire doit être à la pointe de la lutte et cela nécessite qu’on lui donne tout l’arsenal juridique qui lui permette de le faire », a-t-il indiqué.
Entre 2001 et 2013, la forte intensification des interventions de lutte antipaludique a contribué à réduire l’incidence mondiale de 30 % et à faire reculer de 47 % le taux de mortalité au niveau mondial, évitant ainsi, selon les estimations, 4,3 millions de décès. Aussi, dans la région Afrique de l’OMS, ce taux a baissé de 58 % chez les enfants de moins de 5 ans.
Conformément à la vision du plan mondial de lutte contre le paludisme et aux directives de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Sénégal a mis à l’échelle les interventions à efficacité prouvée pour avoir un impact significatif et durable sur la morbidité et la mortalité palustres.
On observe une baisse en 2015 de plus de 65% des cas et de plus de 70% des décès dus au paludisme par rapport à 2000. Et entre 2009 et 2015, la prévalence parasitaire est passée de 3% à 1,2%.
Le Sénégal est caractérisé par une zone en pré élimination au nord du pays et une zone de contrôle dans certaines régions du pays où le fardeau de la maladie est toujours lourd et les décès qui lui sont attribuables persistent.
Des défis demeurent, notamment l’accès universel aux interventions majeures et la mise en œuvre d’interventions spécifiques selon les zones épidémiologiques pour aller vers la pré élimination en 2020 et vers l’élimination en 2030.