De Alioune Badara SALL, Rufisque
« La rentrée scolaire se fera dans des lieux dédiés, sécurisés, aptes à abriter des enseignements pas loin du lycée , le temps que le batiment soit remis à neuf », fait savoir Nafissataou Diouf, porte-parole de l’association « SOS Abdoulaye Sadji »
L’association a organisé ce samedi 09 septembre une visite des chantiers de réhabiltation du lycée. C’était l’occasion pour les anciens dudit lycée, réunis au sein de cette association, d’effectuer un pèlerinage dans cet établissement qui les a formés et a formé bien des générations.

De grands moments de retrouvailles pour ces anciens élèves du Lycée Abdoulaye Sadji et leurs ainés de l’école normale des jeunes filles qui n’ont pas manqué de se souvenir des moments passés dans cette école. Les témoignages des anciennes ont été empreints d’émotion et de tristesse de voir ce qu’est devenue leur école qui fut, jadis, belle à voir.
A tour de rôle, certaines sont replongées dans leur passé de jeunes files dans cet internat qui leur avait permis d’apprendre beaucoup de choses qui leur sert dans la vie courante.
« Ce qui nous a le plus marquées dans ce lycée , c’est qu’en dehors de l’enseignement, on nous éduquait parce que nous avons passé notre adolescence ici. On avait notre salle de repassage, et on nous apprenait comment doit être une jeune fille. Je suis triste quand je vois aujourd’hui l’état du lycée » se désole une ancienne.

Elle se rappelle ainsi de la beauté du lycée avant qui était accueillant. De la promotion 1960 1965, Awa Khol n’oublie jamais le jour où elle a franchi le seuil du lycée. Elle ne voulait pas se séparer de sa jumelle, en pleurs, elle a dû être obligée d’entrer dans l’école. « Nous respections nos professeurs, même le chauffeur du directeur, on le respectait. Cette école était une pépinière pour les garçons qui voulaient non pas de belles femmes mais des femmes bien formées. C’est pourquoi, nous avions plusieurs prétendants, le plus chanceux d’entre eux pouvait y avoir une femme », se souvient une normalienne. Pour Nafissatou Seck, une normalienne de la promotion 1972, ses pleurs lorsqu’elle entrait dans l’école se sont transformés en sourire. « A notre époque, c’étaient les filles de Ndiarème qui étaient classées premières. Les originaires de Diourbel n’étaient pas nombreuses. Parmi elles, je peux citer Aminata Tall, ancien ministre et actuelle présidente du CESE », fait-elle savoir.

Elle souhaite qu’un internat soit érigé à Rufisque car il est inconcevable aujourd’hui que des parents disent qu’ils ne peuvent plus rien faire pour leurs enfants. « Les internats éduquent », dit-elle. De la dernière promotion des classes de 6e, promotion 1964-1965, Aissatou Modou Faye ne peut s’empêcher de passer par le lycée et de se remémorer des beaux moments passés dans cette école. Dès que la cloche retentit une première fois, les classes de 3e se lèvent, une deuxième fois les classes de 4e se lèvent, ensuite les classes de 5e et ensuite les 6e.

Cependant, ces beaux témoignages des anciens divergent de loin d’avec ce que vivent les pensionnaires du lycée Abdoulaye Sadji qui vivent sous la menace d’un batiment en ruine. En effet, le batiment vieux de plusieurs années inquiète les anciens qui ont entrepris des démarches pour la réhabilitation du lycée.
Cette visite des anciens est en réalité un pèlerinage dans ce lieu qui a beaucoup participé à leur formation. Ce pèlerinage, selon Nafissatou Diouf, porte parole, l’association « SOS ABDOULAYE SADJI », est motivée par la restauration des édifices de l’éducation et de battre le rappel des troupes des anciens du lycée.

« Le lycée Abdoulye Sadji est un patrimoine historique et au-delà de l’initiative du gouvernement du Sénégal de remettre à neuf le lycée, nous avons à cœur de surveiller son âme, son histoire à travers son architecture », dit-elle. Elle en a profité pour lancer un appel à tous les anciens élèves du lycée Abdoulaye Sadji, pour redonner vie à ce patrimoine. D’ailleurs, une rencontre de l’asssociation se tient tous les samedi dans l’enceinte du lycée. A quelques jours de la rentrée scolaire 2017-2018, alors que les travaux ne pourront pas finir d’ici Octobre, des dispositions seront prises pour que les élèves puissent avoir une rentrée scolaire normale. « La rentrée scolaire se fera dans des lieux dédiés pas très loin d’ici, des lieux sécurisés, aptes à pouvoir abriter des enseignements le temps que ce batiments soient remis à neuf », déclare la porte-parole.

