L’activiste français résidant actuellement au Sénégal, a été arrêté ce vendredi 25 août au matin à son domicile. Il serait présentement détenu dans les locaux de la division des investigations criminelles. Il avait brûlé un billet de 5 000 f CFA lors d’un rassemblement de panafricanistes qui dénonçaient le FRANC CFA.
« Je savais qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BCEAO (Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest), sans doute sur commande de la BANQUE DE FRANCE, engagerait une procédure visant à me mettre en prison. Je le savais, et je suis prêt à en payer le prix du PLUS PROFOND DE MON ÂME. » peut-on lire sur la page Facebook de Kémi Seba. Selon lui, la BCEAO a déposé une plainte contre lui après son acte.
Deux de ses proches ont d’ailleurs été placés en garde-à-vue dont Ndeye Nogaye Babel Sow. Si elle a recouvré sa liberté, tel n’est pas le cas pour son camarade qui est encore retenu dans les locaux de la DIC. Il aurait remis le briquet à Kémi Seba pour bruler le billet de 5 000 francs CFA. Avant son arrestation, Kémi Seba tentait déjà de dédouaner son camarade, « je tiens à préciser que j’ai agi SEUL, et que le frère qui m’a passé le briquet n’était pas au courant de mon projet de brûler le billet et donc ne pourra être accusé de complicité. », explique-t-il sur sa page Facebook.
Hulot Guillabert, également activiste, annonce une mobilisation au plan national et international. Elle accuse la France d’être derrière cette arrestation qu’elle qualifie de ridicule.
Que risque Kémi Seba ?
Brûler un billet de banque est puni par le code pénal sénégalais. En effet, dans l’article 411, « Quiconque aura sciemment détruit, soustrait, recelé, dissimulé ou altéré un document public ou privé de nature à faciliter la recherche des crimes et délits, la découverte des preuves ou le châtiment de leur auteur sera, sans préjudice des peines plus graves prévues par la loi (…) ».
Selon le code pénal sénégalais, l’auteur de pareils actes peut être condamné d’une peine de 5 à 10 ans.
En France, le chanteur Serge Gainsbourg avait également brûlé un billet de 500 francs français, mais n’a finalement pas été condamné. Une jurisprudence datant de 1974 à une loi de 1810 détermine que l’argent appartient à son porteur et non à la Banque de France.