Le centre national de transfusion sanguine de Dakar a refusé du monde ce lundi 17 Juillet. Visiblement affectés par ce drame qui a touché des frères, des parents, des amis, des compatriotes, les dakarois sont venus, en masse faire don de leur sang.
C’est un silence, lourd, qui accueille le nouveau venu dans cette partie du centre. La douleur, face à l’irritation de l’impuissance, est encore palpable. Affluant par petits groupes, les donneurs sont pour la plupart, composés de jeunes. Mouhamed Falilou explique que c’est dû au fait que c’est une affaire qui ne concerne que les jeunes. « C’est à nous d’essayer de réparer les dégâts. Cette histoire a eu une fin déroutante, » conclut-il l’air consterné.
C’est avec difficulté que les donneurs s’expriment sur leurs motivations. Les blouses blanches, elles, débordées, soutiennent que cette forte affluence ne se fait qu’à ces cas-ci.
Les gens ont fait preuve de diligence. Ramata Zahra, étudiante en troisième année de licence, est originaire de la petite côte. Vêtue d’un djellaba marron, la mine défaite, la jeune fille dit avoir perdu son ami d’enfance lors de ce drame. Ce qui explique sa présence en ces lieux. « J’ai tout de suite répondu à l’appel, dès que j’ai eu vent de l’annonce à la radio. » Ne pouvant plus se contenir, elle fond en larmes devant l’assistance. Ses larmes ont traduit ce que ses mots n’ont guère pu dire.
Ici, nul ne peut distinguer un jeune ouakamois, d’un mbourois. Unis comme les frères qu’ils sont, ils se sont juste fait remarquer par quelques discussions. Omar et Mor, rescapés de la bousculade affirment : « Nous sommes de Ouakam. Nous avons assisté au match. c’est par chance que nous nous en sommes tirés. Savoir que nous aurions pu être à la place de ses blessés ou morts, nous a poussé à donner notre sang, » dit-Omar, la mine désolée.
Les sénégalais ne sont pas les seuls à être touché par cette tragédie. Des étrangers, compatissant à leur douleur, ont aussi fait le déplacement. « Je suis encore sidérée par ce qui s’est passé. Le nombre de blessés est exorbitant, c’est précisément ce qui m’a faite tiqué, » dit-Francoise Aké, encore sous le choc.