L’image est symbolique. Sur la photo ci-dessus, une infirmière israélienne allaite un bébé palestinien de neuf mois. La tante du petit est assise derrière. La scène s’est déroulé dans la nuit du vendredi 2 juin au samedi 3, à l’hôpital Hadassah de Jérusalem.
Ola est à son poste ce vendredi soir. Arrive une ambulance qui amène en urgence les passagers d’une voiture gravement accidentée. Ce sont des Arabes israéliens de Hébron. Le père meurt quelques instants plus tard. La mère, qui ne portait pas de ceinture de sécurité, a un traumatisme crânien sérieux. Ses jours sont en danger.
Il n’avait jamais touché un biberon
Le petit Yaman, lui, n’a rien. Mais il a faim. Alors, il hurle dans la salle d’attente, bercé par ses deux tantes, venues lui porter secours dans l’attente des nouvelles de leur sœur hospitalisée en soins intensifs. Il ne veut pas toucher au biberon que lui tendent les infirmières. Cela fait maintenant sept heures qu’il n’a rien avalé. L’inquiétude grandit.
« Les tantes m’ont dit que Yaman était nourri au sein depuis sa naissance par sa mère, raconte l’infirmière. Il n’a jamais bu au biberon. Elles m’ont demandé si quelqu’un pouvait l’allaiter. Je leur ai dit que si elles étaient d’accord, je pouvais le faire. Les tantes ont manifesté leur surprise. Elles ne pouvaient pas croire qu’une mère juive accepte d’allaiter un bébé palestinien. Elles m’ont pris dans les bras, m’ont embrassée, n’arrêtaient pas de m’enlacer. »
« Beaucoup de mes amis feraient la même chose. Moi, j’étais heureuse à cette idée. Je l’ai allaité cinq fois dans la nuit. »