Ici, Khadim ne laisse personne indifférent avec sa corpulence. En t-shirt rouge et pantalon, il assiste un groupe de cinq à « travailler leurs pectoraux ». « C’est très important de s’entretenir », affirme le gaillard, regard fixé sur le dispositif.
Chaque jour, il vient prendre sa dose d’entrainement. Ici, l’entraide est une règle d’or. Sans une forme d’organisation collective, les uns et les autres s’assistent. Agent de sécurité dans un ministère, Khadim se renforce les deux muscles depuis « très longtemps ».
En cette fin de soirée sur la corniche Ouest de Dakar, ils sont des centaines à faire comme lui. De part et d’autre sur le sable marin, hommes et femmes courent, sautent, s’entrainent, jouent au foot. Ils s’adonnent à différents exercices physiques dans cette atmosphère de vent frais apporté par les va-et-vient incessants de vagues. Le coucher du soleil s’approche et cela accélère apparemment les cadences.
A quelques jets de pierre de lui, Malang Gassama s’étire. Il s’approche et s’allonge de l’un des barres de traction de la place. Sans ceinture dorsale, il détend ses bras et cervicales et soulève l’ensemble. « Je viens ici du lundi au vendredi, explique-t-il. Avec ces différentes machines, on peut varier les exercices et faire travailler tous les muscles ». Licencié en Marketing dans une université privée, il dit s’exercer « juste pour entretenir sa forme ».Toutefois, il précise qu’il rêve de devenir un youtuber (faiseur de vidéo sur internet) dans le domaine.
Cette simple motivation de Gassama n’a rien à voir avec celle de Mor Fada. Cheveux en crête, le jeune homme trapu venu de Guediawaye dit appartenir à une écurie de lutteurs de sa localité. Deux fois par semaine depuis six mois, il vient renforcer ces muscles. Coffreur de formation, il veut bénéficier des dizaines d’ateliers de renforcement musculaire installés sur cette bande littorale de près de 3,5 km, depuis le parc d’attractions Magic Land à la place du Souvenir.