La contamination à l’aflatoxine des graines d’arachide et de maïs pose de graves problèmes de santé publique en Afrique. Elle serait à l’origine de 30% des cancers du foie sur le continent, avec 40% des produits dans les marchés africains locaux qui dépassent les niveaux admissibles dans les aliments. La révélation est faite par Winta Sintayehu, représentante de la Plateforme africaine de lutte contre l’Aflatoxine (PACA) à la Commission de l’Union africaine (UA).
S’exprimant lors d’une rencontre sur le financement du Plan national de lutte contre l’aflatoxine au Sénégal, ce vendredi 19 mai, elle souligne que 4,5 milliards de personnes sont chroniquement exposées à ce germe toxique dans leur régime alimentaire.
Allant plus loin, Winta Sintayehu affirme que des liens ont été également établis entre l’empoisonnement à cette toxine et les retards de croissance enregistrés chez les enfants, citant une étude du Centre de contrôle des maladies de l’Union africaine, la représentante de la Plateforme africaine de lutte contre l’Aflatoxine (PACA) à la Commission de l’Union africaine (UA).
Elle considère que la prévalence de l’aflatoxine constitue une « sérieuse entrave au commerce et à la croissance économique, avec une perte de 670 millions de dollars par an, du fait de l’impossibilité d’accéder aux marchés internationaux ».
Interpellé, le président du Collectif de producteurs et exportateurs de graines d’arachide, Habib Thiam, confié qu’aujourd’hui seul le marché chinois est ouvert à l’exportation de l’arachide.
La Chine accepte un indice de calcul de l’aflatoxine (PPI) de 20%, alors que l’Europe ne tolère que 3%. Le marché européen, qui présente beaucoup plus d’opportunités, est de fait presque fermé pour les producteurs d’arachide.
L’élimination de la contamination à l’aflatoxine est un enjeu de santé publique, mais elle est aussi essentielle pour la transformation de l’agriculture, la lutte contre la pauvreté et la réalisation des ambitions de l’UA pour le bien-être des populations du continent.

