Le salon international de Dakar continue de faire parler de lui. En plus du Maroc, la présence des pays de la sous-région donne une touche d’originalité à cette vitrine artisanale. Une première!
La diversité culturelle, omniprésente dans ce salon, est ce qui fait le charme du SIAD. Mali, Burkina, Mauritanie, Niger, tous ont répondu à l’appel. Installés à droite du chapiteau couvrant les étalages, les exposants étrangers, l’air chaleureux, cherchent à attirer la clientèle par leurs petits sourires. La plupart d’entre eux ont préféré exposé les produits phares de leurs pays. Le Mali s’est distingué par ses bazins riches de choix différents, la Mauritanie par ses tissus « meulfeu », le Burkina par leurs statuts et leurs poupées traditionnellement africaines, le Niger par leurs encens de senteurs et de matières différentes. Sarah Chihab de la Mauritanie affirme : « Les clients apprécient nos produits. Même si nous recevons plus d’encouragements que d’argent, au moins nous faisons connaitre notre travail. Et c’est le but. » Dans ce salon, les fabricants de produits artisanaux ne sont pas les seuls à y trouver leurs comptes. Mahamadou Alio, du Niger a donné une touche bien spéciale à l’exposition de son pays. Ce septuagénaire qui certifie que ce salon est pour lui une aubaine, a axé son étalage sur des médicaments traditionnels et des produits aphrodisiaques.
Le Sénégal, pays organisateur n’aurait pas manqué pareille occasion. Il s’est fait distinguer par la présence de toutes les régions. Chacune d’entre elles est venue avec quelque chose de particulier, mais répondant à la norme première de l’artisanat. Thiès et Nguaye brillent par leurs calebasses et leurs paniers faits à la main. Calebasses, paniers à linge, chaussures, sacs, perruques, tous, travaillés manuellement, font le décor des stands des autres régions. Tambacounda s’est démarqué des autres régions avec ses tableaux d’art. Cependant, ces sénégalais affirment que les clients se font assez rares. Ndiémé, l’experte en transformation de produits locaux en atteste : « Il est vrai que l’objectif premier de ce salon est l’exposition de nos produits. Mais la finalité, c’est la vente. En vérité, rares sont les exposants qui reçoivent des commandes. La plupart d’entre nous, rentrent bredouille, sans commande ni vente. Pourtant, rien n’est laissé en rade. Tout client peut trouver satisfaction dans ce salon.» Pour Modou Ndiaye, le saint-louisien cordonnier, le problème se situe au niveau de la promotion. «Certains sénégalais ne sont pas au courant de la tenue du salon. Il y a un léger défaut au niveau de la publicité. Cela aurait pu mieux se passer.» Mais, ils se disent que peut-être c’est l’effet de la première édition.

									 
					