De Adama SENE, TerangaNews Saint-Louis
Malgré la distribution de denrées alimentaires et de produits désinfectants aux daaras par le maire de Saint Louis et de bonnes volontés pour les appuyer dans la prise en charge des talibés en cette période d’ état d’urgence sanitaire doublé de couvre-feu, ces derniers sont toujours visibles dans les rues, marchés et autres carrefours de la vieille cité. Une situation qui n’a pas laissé pas indifférente les associations de défense des droits des enfants qui craignent pour leur santé et celle de leurs entourages.
Ainsi pour pendre les devants face à la propagation du COVID-19, des associations de protection des enfants demandent aux autorités administratives de Saint Louis d’agir a l’image de celles de Rufisque et de Fatick pour rapatrier les talibés â leurs familles d’origine.
Réputée ville religieuse depuis les temps lointains, Saint-Louis compte plusieurs centaines de daraas avec des milliers de jeunes talibés venus des autres régions du pays et même de la sous région ouest africaine. Mais en croire les associations de défense des droits des enfants, parmi ces écoles coraniques recensées, la commune de Saint-Louis abrite près de 300 daaras de talibés de la rue. » En cette période de pandémie ces lieux restent et demeurent des bombes sanitaires journalières à l’intérieur même des quartiers qui les accueillent. Dans ces dites daraas, la promiscuité est érigée en règle en permanence.
« Avec la multiplication des cas positifs communautaires, si par malheur un talibé est infecté, ce sont plusieurs dizaines de jeunes enfants qui seront contaminés. Pourtant malgré les appuis des autorités et bonnes volontés pour leur confinement, les talibés de la rue sortent toujours le jour sans aucune mesure de protection pour faire face à la propagation du COVID-19. Raison pour laquelle, Nous appelons les autorités à prendre leur responsabilité pour retourner les enfants à leurs villages et pays d’origine en attendant la fin de la pandémie du coronavirus » a soutenu Philippe Dupuis alias Lat Dior.
Poussant le bouchon plus loin, le défenseur des droits des enfants propose aux autorités administratives le durcissement des conditions de réimplantation de daraas après la pandémie, » Les marabouts des talibés de la rue sont ingénieux et ont beaucoup de facettes pour réussir leurs besognes. Mais il faut également de détermination et de volonté pour leur faire face en organisant retour de tous les talibés de la rue à leurs familles respectives et en bloquant systématiquement le sens inverse même après la maladie. Secondo, il faut fermer toutes les portes à ces exploitants d’enfants en interdisant toute réimplantation d’un internat dans un chantier en construction sans eau courante et toilettes fonctionnelles » a martelé Lat Dior.
Selon toujours le membre actif du cercle pour le retrait des enfants de la rue (CRER), l’actualité sanitaire ouvre doublement une opportunité de régler de façon définitive et historique le problème des talibés de la rue. »
« Comme les marabouts des talibés de la rue ne parviennent pas à garder les enfants dans les daraas pour ne pas les exposer à la maladie, il faut à l’instar de Rufisque et de Fatick, ordonner, via le Ministère de l’intérieur, le retour de tous les talibés au domicile familial pour leur sauver la vie. D’ailleurs cette proposition a vu l’adhésion de beaucoup d’organisations et d’associations telles que le PPTF, le PPDH, la CONAFE, d’acteurs de la Société Civile, de marabouts et d’oustaz soit plus de 96% d’entre eux. Seuls une infime partie des marabouts des talibés de la rue de la rue et une amicale s’opposent à la proposition « , a signalé M Dupuis.
Pour Lat Dior, cette opportunité simple mais audacieuse offerte par la situation sanitaire ne devrait en aucun cas être raté par les autorités pour solutionner le phénomène des talibés de la rue.

